- pompe
- pompe 1.(pon-p') s. f.1° Appareil magnifique et somptueux.• Elle [la paix] met les pompes aux villes, Donne aux champs les moissons fertiles...., MALH. III, 2.• Seigneur, ne donnez point de prétexte à César Pour attacher l'Égypte aux pompes de son char, CORN. Pomp. II, 4.• Est-il [le roi] environné de ces pompes cruelles Dont à Rome éclataient les victoires nouvelles ?, CORN. Victoires du roi, en 1667.• On épousa Fédéric en [avec] grand'pompe, LA FONT. Faucon..• Sophocle enfin, donnant l'essor à son génie, Accrut encor la pompe, augmenta l'harmonie, BOILEAU Art p. III.• La pompe de ces lieux, Je le vois bien, Arsace, est nouvelle à tes yeux, RAC. Bérén. I, 1.• Lève-toi, m'a-t-il dit, prends ton chemin vers Suse ; Là tu verras d'Esther la pompe et les honneurs, RAC. Esth. I, 2.• On amena deux carrosses qu'on appelait de la pompe, qui servaient à Bontemps et à divers usages, SAINT-SIMON 14, 162.• Jésus-Christ n'aurait défendu le faste, les pompes, les plaisirs, qu'aux pauvres et aux malheureux !, MASS. Carême, Aumône..• J'aime la pompe du spectacle ; mais j'aime mieux un vers passionné, VOLT. Lett. d'Argental, 29 janv. 1740.• La pompe et la grandeur des anciens rois de l'Asien n'approchaient pas de l'éclat de ce voyage [Louis XIV visitant la Flandre] ; trente mille hommes précédèrent ou suivirent sa marche, VOLT. Louis XIV, 10.Fig.• Et parer le couchant des pompes de l'aurore, DELILLE Parad. perdu, IV.2° Pompe funèbre, tout l'appareil d'un enterrement.• Le moyen de ne vous pas parler de la plus belle, de la plus magnifique et de la plus triomphante pompe funèbre qui ait jamais été faite depuis qu'il y a des mortels, c'est celle de feu M. le Prince et de tout ce qu'il a été, SÉV. 10 mars 1687.3° Fig. En parlant du langage, du style, éclat et faste. La pompe des paroles.• Ces puissants secours.... qu'avec tant de pompe à vos yeux elle étale, CORN. Nicom. IV, 2.• Telle, aimable en son air, mais humble dans son style, Doit éclater sans pompe une élégante idylle, BOILEAU Art p. II.• M. de Buffon surtout, ayant à peindre les merveilles de la nature, était plus autorisé à déployer, dans son ouvrage, toute la pompe de son style et toute la richesse de son imagination, DELILLE Trois règnes, Disc. prélim..4° Terme de la chaire. Les pompes du siècle, les vanités brillantes du monde.• Voilà les enseignements que Dieu donne aux rois ; ainsi fait-il voir au monde le néant de ses pompes et de ses grandeurs, BOSSUET Reine d'Anglet..• Pour renoncer au monde et à ses pompes, MASS. Prof. rel. 3.On dit de même : renoncer à Satan, à ses pompes et à ses oeuvres.XIIIe s.• Pompes et bobans d'abillemens, DU CANGE pompa..XIVe s.• Il donne grans disners comme noces, où il fait mettre pompe, ou telx precieux paremens, ORESME Eth. 117.XVe s.• Les femmes laisserent leurs cornes et leurs queues, et grant foison de leurs pompes, Journal de Paris, sous Charles VI et VII, p. 120, dans LACURNE.XVIe s.• Car tout armé en pompe très gentille, [le roi] Vint jusqu'au Boch, où il fist son entrée, J. MAROT V, 26.• L'orgueil et la fierté de tant de pompes estrangieres, MONT. I, 171.Provenç. et ital. pompa ; du lat. pompa, pompe, proprement tout convoi, longue file ; du grec, marche pompeuse, proprement convoi, du grec, envoyer.————————pompe 2.(pon-p') s. f.1° Machine pour élever l'eau, qui est composée essentiellement d'un cylindre dit corps de pompe, d'un piston qui joue à frottement dans le cylindre, et de deux soupapes qui s'ouvrent et se ferment alternativement par le mouvement du piston.Pompe aspirante, celle dont le corps de pompe est élevé sur un tube qui plonge dans le liquide, et dans laquelle le point de réunion de ces deux parties est, ainsi que le piston, muni d'une soupape s'ouvrant de bas en haut.Pompe foulante, celle dont le corps de pompe plonge dans le liquide et dans laquelle le tube, situé latéralement, a son entrée dans le corps de pompe fermée par une soupape s'ouvrant de dedans en dehors.Pompe mixte, celle qui est en partie aspirante et en partie foulante.2° Pompe à incendie, pompe aspirante et foulante, garnie d'un long boyau de cuir, au moyen duquel on dirige l'eau sur le point menacé. Les premières pompes à incendie furent établies en France en 1705.Terme de marine. Instrument dont la fonction est d'épuiser l'eau qui s'introduit dans la cale d'un navire.3° Pompe à feu, nom primitif de la machine à vapeur, machine pour élever l'eau et la distribuer dans les différents quartiers d'une ville.• On emploie quelquefois, pour mettre les pompes en jeu, l'eau réduite en vapeur par l'action du feu, et c'est ce qu'on appelle pompes à feu, qui sont des machines hydrauliques, BRISSON Traité de phys. t. I, p. 330.4° Pompe pneumatique, synonyme peu usité de machine pneumatique.5° Pompe à corde, machine qui élève l'eau par la rotation d'une corde.Pompe à cabare, pompe à chapelet destinée à enlever ce qui sort de la cuve-matière, dans les brasseries.6° Pompe de cellier, tube de métal pour goûter le vin d'un tonneau.7° Pompe d'appel, fourneau ou poêle dans lequel on met du feu pour établir le courant d'air dans un gros poêle de construction qu'on veut chauffer.8° Partie des tuyaux de cuivre dont se composent le trombone, le cor, la trompette, qui peut s'allonger et se raccourcir à volonté, pour baisser ou hausser le ton de l'instrument.Se dit aussi d'une petite emboîture de métal, qui sert au même objet, dans la flûte, la clarinette et le basson.9° Couteau à pompe, couteau dont le ressort est fendu pour loger une bascule.Canif à pompe, canif dont la lame rentre et se renferme dans le manche.10° Terme d'oiselier. Espèce d'auget qui a une ouverture au milieu pour passer la tête de l'oiseau.XVe s.• Sus ! compagnons, tirons La pompe et la vidons ; Ne perdons point courage, BASSELIN XIII.XVIe s.• Je voudrois bien qu'un dieu le plus grand de la troupe De ceux qui sont au ciel, espuisast d'une poupe Toute l'eau de la mer : lors à pied sec j'irois, RONS. 926.Angl. pump ; holl. pomp ; all. Pump. Origine incertaine. Ménage le tire du grec, action d'envoyer.————————pompe 3.(pon-p') s. f.Travail à la pompe, nom donné, chez les tailleurs, au travail des ouvriers qui font les retouches.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.