- pointiller
- (poin-ti-llé, ll mouillées, et non poin-ti yé) v. a.1° Marquer avec des points.• C'était la figure de ces bâtiments [vaisseaux d'une figure particulière] que l'on pointillait sur le visage des prisonniers samiens, P. L. COUR. Lett. II, 358.2° Terme de verrerie.• Pointiller la glace, enfoncer le pointil, du côté de la traverse, dans un des pots à cueillir, et, avec le verre liquide qu'on en rapporte, l'attacher par les deux bouts de cette traverse à l'extrémité de la glace qui a été coupée, Dict. des arts et mét. Glacerie.3° Fig. Piquer par paroles.• C'est aujourd'hui l'acte [la thèse] du pauvre abbé [de Grignan].... on s'en va disputer contre lui, le tourmenter, le pointiller ; il faut qu'il réponde à tout, SÉV. 30 mars 1672.4° V. n. Faire des points avec le burin, le crayon, le pinceau. Ce graveur ne travaille presque qu'en pointillant.5° Fig. Disputer, contrarier pour des riens.• Je ne sais pourquoi aussi, parlant des ministres huguenots, il s'est amusé à pointiller sur leur nom, BALZ. liv. VIII, lett. 41.• Pour consumer sa vie à pointiller sans cesse Sur le genre et l'espèce Qui ne servent à rien, CORN. Imitation, I, 3.• On s'appliquait à réformer le texte des anciens auteurs par des interprétations recherchées, à pointiller sur une équivoque, Analyse de Bayle, t. I, p. 121.6° Se pointiller, v. réfl. Se quereller sur des riens. Ils ne font que se pointiller.XVIe s.• Pour rompre le chemin à toutes subtilités dont vous sçavez pointiller une parole, CARL. I, 29.• Il appointa plus de dix querelles qui estoient assez castilleuses ; mais il les sçavoit si bien debrouiller et poinctiller, par une longue routine, que...., CARL. III, 8.Pointille.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.