- plénitude
- (plé-ni-tu-d') s. f.1° Terme d'obstétrique. Plénitude de l'utérus, état de plénitude de l'utérus, la grossesse.Terme de médecine. Sentiment de tension et de pesanteur qu'on éprouve à l'épigastre quand l'estomac est ou semble trop rempli.• Le bon abbé est un peu incommodé de sa plénitude et de ses vents, SÉV. 5 nov. 1784.• M. de Coulanges, qui a gardé plus de quinze jours sa chambre pour des dégoûts et des plénitudes, SÉV. 29 déc. 1679.Surabondance de sang et d'humeurs. Une plénitude d'humeurs.2° Il se dit, dans le style biblique, en différentes locutions.Plénitude de jours, un âge très avancé qui accomplit la vie.• Il [Abraham] mourut dans une heureuse vieillesse et un âge très avancé, étant parvenu à la plénitude de ses jours, SACI Bible, Genèse, XXV, 8.• Il est vrai que le ciel a rempli ses désirs et qu'il a eu, pour ainsi dire, la destinée des patriarches, cette plénitude de jours qui consomme la prudence de l'homme juste, FLÉCH. le Tellier..La plénitude des temps, le terme marqué pour l'accomplissement des prophéties relatives au Messie.• Un enfant nous est né, disait Isaïe, parlant en prophète, et annonçant par avance ce qui devait arriver dans la plénitude des temps, BOURDAL. Nativ. de J. C. 1er avent, p 237.Il se dit, dans un sens analogue, de tout accomplissement d'un temps.• [La mort de Pascal père] un arrêt de sa providence [de Dieu] conçu de toute éternité pour être exécuté dans la plénitude de son temps, en telle année, en tel jour...., PASC. Lett. sur la mort de son père..La plénitude des nations, l'ensemble des nations opposé au peuple juif.• L'accomplissement des prophéties et des promesses sur la plénitude des nations qui doit entrer un jour dans l'enceinte de la nouvelle Jérusalem, MASS. Confér. Zèle contre les scandales.3° Fig. Abondance qui remplit l'âme.• À tes moindres souhaits tu verras lors s'offrir, Non plus de quoi trembler, non plus de quoi souffrir, Mais du solide bien l'heureuse plénitude, CORN. Imit. I, 25.• Afin qu'ils aient eux-mêmes la plénitude de ma joie, SACI Bible, Év. St Jean, XVII, 13.• Il y a une plénitude de passion [dans l'amour], il ne peut pas y avoir un commencement de réflexion, PASC. Passions de l'amour..• Dans certains moments de plénitude de Dieu, elle ne sentait point son indigence, quoiqu'elle portât dans le coeur un insatiable désir de le posséder davantage, BOSSUET Ét. d'orais. IX, 5.• Eux [les premiers prédicateurs de la foi] qui étaient encore remplis des prémices de cet esprit depuis peu descendu du ciel ; eux qui, comme leur maître, le répandaient de leur plénitude sur les peuples et sur les nations, MASS. Confér. Nécess. où sont les min. de se renouvel. dans l'esprit de leur vocat..• Il y avait dans son âme cette plénitude de bonheur et d'amour qui ne permet pas de former un désir de plus, STAËL Corinne, XI, 1.La plénitude du coeur, l'abondance des sentiments dont le coeur est rempli.4° Fig. Ce qui est plein, entier, complet.• Je ne demande pas d'avoir une plénitude de consolation sans aucune souffrance.... je ne demande pas aussi d'être dans une plénitude de maux sans consolation...., PASC. Prière 11.• Dieu même a mis quelque chose en nous qui peut confesser la vérité de son être, en adorer la perfection, en admirer la plénitude, BOSSUET Duch. d'Orl..• Dans le temps [du Messie] que la vérité devait être montrée aux hommes avec cette plénitude, BOSSUET Hist. II, 6.• Un Dieu lui-même, dans sa propre substance et avec toute la plénitude de sa divinité, demeure corporellement et réellement parmi nous, BOURDAL. Myst. Très St-Sacrem. t. I, p. 535.XIVe s.• Ilz attribuent aux princes plenitude de puissance, ORESME Thèse de MEUNIER..XVIe s.• En icelui toute plenitude de perfection reside, LANOUE 530.Bas-lat. plenitudo ; du lat. plenus, plein. Plénitude a été fait au XIVe siècle. L'ancien mot était plenté ou planté, de plenitatem ; il y avait aussi pleneur.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.