- acculer
- (a-ku-lé) v. a.1° Pousser dans un accul. Les chiens avaient acculé le sanglier.• Le prince d'Orange se retrancha à la hâte [à l'abbaye de Pure] et se repentit bien de s'y être laissé acculer si promptement, SAINT-SIMON 11, 126.2° Fig. Acculer quelqu'un, le mettre dans l'impossibilité de répondre, d'agir.3° S'acculer, v. réfl. S'adosser. Poursuivi par quatre hommes, il s'accula contre la muraille et se défendit.4° En termes de manége, le cheval s'accule lorsque, arrivé sur ses voltes, il marche de côté en rapprochant sa croupe du centre ; lorsqu'il recule vers un obstacle et y reste fixé contre la volonté du cavalier ; ou encore lorsqu'il se jette brusquement sur les jarrets au moment où on l'arrête.Dans les premières éditions de son dictionnaire, l'Académie tolérait l'expression d'acculer ses souliers ; mais les dernières ne permettent plus que le verbe éculer. Acculer s'est dit autrefois en ce sens (voy. l'historique).XIIIe s.• Or donc, Bernart, qui fors rains as, Va, si t'accule à cel huiset, Et si l'entr'ovre un petitet, Ren. 13345.XVIe s.• ....où se sied et accule, Et là, seant, en toute pars specule, MAROT IV, 48.• Il se veaultroyt par les fanges, acculoyt [mettait à cu, éculait] ses souliers, RAB. Garg. I, 11.• De sa lance, rompoyt ung huis, enfonceoyt ung harnois, aculoit une arbre, RAB. Garg. I, 23.• Où Dragut se voyant aculé et amusant les chrestiens de quelque petit fort...., D'AUB. Hist. I, 39.Accul.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.