- plage
- (pla-j' ; au XVIIe siècle, l'a était long, plâge, Chifflet, Gramm. p. 183 ; au XVIe, ce mot s'écrivait et se prononçait plaige, Palsgrave, p. 63) s. f.1° Dans le langage élevé et poétique, contrée.• Tel on voit qu'un lion, roi de l'ardente plage, De sang et de meurtre altéré, Porte sur les chasseurs un regard assuré, LA FONT. Lett. XXV.• Est-il dans l'univers de plage si lointaine Où ta valeur, grand roi, ne te puisse porter ?, BOILEAU Ép. IV.2° Terme de géographie. D'une manière générale, espace de terre considéré par le rapport qu'il a avec quelque partie du ciel, comme par exemple avec les zones, avec les climats, ou avec les quatre grandes parties du monde. Cette ville est située vers telle plage du ciel.• On ne compte que quatre principales plages, le nord, le midi, l'est, l'ouest ; on les appelle aussi les points cardinaux, HOEFFER Dict. de phys. et de chimie..3° Terme de marine. Espace plat d'une étendue plus ou moins grande sur le rivage de la mer, et qui n'est recouvert d'eau que dans les grandes marées. Plage de sable. Plage de galets.• Et la brise du soir, en mourant sur la plage, Me rapportait tes chants prolongés sur les flots, LAMART. Nouv. Méditations, II.XIIIe s.• Les nefs du Manzi [un pays de l'Inde] portent si grans ancres de fust, que il seuffrent moult de grans fortunes aus plajes, MARC POL p. 649.XVIe s.• Lor ilz rencontrent un vaisseau par le moyen duquel ilz sceurent qu'ilz estoient en la playe, que les mariniers appellent vulgairement les testes de la grande Syrte, AMYOT Dion, 23.• Ils disent que ce fut un exprès miracle de faveur divine, que cette plage de mer se soubmeit gracieusement à luy, AMYOT Alex. 30.Ital. piaggia ; bas-lat. plagia ; du lat. Plaga (1er a bref), étendue de terre, dérivé, d'après Curtius, n° 367, du terme grec qui signifie les plaines de la mer.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.