- placet
- placet 1.(pla-sè) s. m.Petit siége qui n'a ni bras, ni dossier.• Prends ce banc, ce placet, ou cette chaire à bras, NOUGUIER Odyssée à la mode, p. 59.• Un lit et deux placets composaient tout son bien, BOILEAU Sat. I.On dit aujourd'hui tabouret.XVIe s.• Douze plasetz de bois de noyer, dont six grands et six moyens, [Inventaire de Gabrielle d'Estrées], DE LABORDE Émaux, p. 452.D'après Ménage, c'est, avec un changement de genre, un diminutif de place : XVIe s.• Aucunes maisonnettes, petites ou grandes boutiques, ny aussi aucune eschelle, banc ou placette, Nouv. coust. gén. t. I, p. 1007.————————placet 2.(pla-sè ; le t ne se prononce pas et ne se lie pas ; il n'en n'était pas de même au XVIIe siècle, et Chifflet, Gramm. p. 217, dit que le t se prononce même devant une consonne ; au pluriel, l's se lie : les pla-sè-z et ; placets rime avec traits, paix, succès, etc.) s. m.1° Demande succincte par écrit, pour obtenir justice, grâce, faveur (on dit aujourd'hui pétition).• Premier placet présenté au roi sur la comédie du Tartuffe, qui n'avait pas encore été représentée en public, MOL. .• J'ai fait présenter deux placets au roi, où l'abbé Testu a mis toute son éloquence ; ils n'ont pas seulement été lus, MAINTENON Lett. à Mme de Chantelou, 28 avril 1666.• Il [Louis XIV] renfermait les placets qu'on lui donnait dans une cassette dont lui seul avait la clef, SAINT-FOIX Ess. Paris, Oeuv. t. IV, p. 193.Par extension.• Nous fatiguons le ciel à force de placets, LA FONT. Fabl. VI, 11.2° Lettres de placet, s'est dit des lettres, scellées du sceau épiscopal, dont les quêteurs étaient obligés de se munir.3° Terme de jurisprudence. Demande adressée au tribunal pour obtenir audience.• Vous montrerai-je l'heure où les gens à procès Qui sans argent sont sans refuge, Vont et revont cent fois présenter des placets, Sans pouvoir obtenir audience d'un juge ?, BOURSAULT Phaéthon, IV, 2.4° Anciennement. Espèce de petit poëme en forme de placet. Voiture a fait de jolis placets.XVIe s.• Ils ne peuvent estre adjournez par-devant juges ecclesiastiques, sans preallable permission ou placet du prince ou du conseil provincial, Nouv. coust. génér. t. II, p. 340.• Et neanmoins seront lesdits jugemens executez par provision.... sans demander congé, placet, visa ne pareatis, Déclaration du roi, 5 août 1581.Lat. placet, il plaît, qui constitue la formule par laquelle la pétition est accordée. Aussi le sens propre de placet est-il autorisation, comme on peut voir dans l'historique ; c'est par abus qu'il a pris celui de pétition.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.