- pierreux
- pierreux, euse(piè-reû, reû-z') adj.1° Plein de pierres.• Un ciel triste, un terrain pierreux et ingrat, des montagnes, des précipices, c'est là tout ce que la nature a fait pour les trois quarts de cette contrée [la Suisse], VOLT. Moeurs, 67.Fig.• Il y a des terres sèches et pierreuses où la parole tombe inutilement ; mais il y a des champs fertiles où elle fructifie au centuple, BOSSUET Sermon sur l'Égl. 3.2° Qui est de la nature de la pierre. Concrétion pierreuse.• Ces productions marines qu'on avait nommées des plantes pierreuses, BONNET Contemp. nat. Oeuv. t. VIII, p. 198, dans POUGENS.3° Il se dit de certaines poires et des coings qui ont des espèces de petites pierres dans l'intérieur. Le bon-chrétien d'hiver est pierreux.4° Qui produit des pétrifications.• Plus loin un suc pierreux, distillé dans leurs veines, Incruste lentement des forêts souterraines, DELILLE. Trois règn. IV.5° Qui est relatif à la pierre dans la vessie.Fig. et par calembour.• Il y a bien de petites tranchées en Bretagne, il y a eu même à Rennes une colique pierreuse ; M. de Chaulnes voulut par sa présence dissiper le peuple, il fut repoussé chez lui à coups de pierre, SÉV. 190.Substantivement. Celui qui est malade de la pierre. On dit plutôt aujourd'hui un calculeux.6° Terme d'anatomie. Apophyse pierreuse, synonyme de rocher.7° S. f. Pierreuses, nom donné à des filles publiques du plus bas étage.XIIIe s.• Et se t'entente estoit piereuse Et ta pensée ert espineuse [je ne pourrais y jeter bonne semence], GUI DE CAMBRAI Barl. et Jos. p. 35.XVIe s.• Pleust au ciel, dont les loix me sont si rigoureuses, Que je fusse entre vous, o grand's masses pierreuses, Un rocher endurcy, DESPORTES Épitaphes, Complainte pour Henri III.• Or s'estoient ilz logez au pied du mont de Cithaeron en lieux forts et pierreux, AMYOT Arist. 33.• Tout malade qu'il estoit d'une cholique pierreuse, AMYOT Nicias, 31.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.