- picoter
- (pi-ko-té) v. a.1° En parlant des oiseaux, becqueter les fruits.Il se dit aussi des abeilles.• Les abeilles, quand, dans un pré De cent mille fleurs diapré, Leur soûl de fleurs elles se donnent, Et, picotant les fleurs, bourdonnent...., SCARR. Virg. VI.Picoter des raisins à une treille, en manger des grains.2° Terme de manége. Picoter un cheval, lui faire sentir légèrement l'éperon à diverses reprises.3° Causer des picotements.• Nous avons ici notre maître Guénaut fort malade d'une rétention d'urine, qui ne lui est venue que d'avoir fait la débauche et d'avoir bu du vin d'Espagne qui lui a picoté la vessie, GUI PATIN Lettres, t. II, p. 344.• L'eau vient à la bouche.... d'autres eaux s'apprêtent dans l'estomac ; et déjà elles le picotent ; tout se prépare à la digestion, BOSSUET Connaiss. III, 11.4° Fig. Attaquer souvent par des traits malins.• Je n'ai point l'intention de vous picoter, Mme DU DEFFANT Lett. à H. Walpole, t. I, p. 173, dans POUGENS.5° Enfoncer des picots entre les lambourdes et le cadre de boisage d'un puits de mine.6° Mettre du picot à une dentelle.7° Se picoter, v. réfl. S'agacer mutuellement.• Sur des significations réciproques les ducs d'Elbeuf et de Vendôme s'aigrirent, se picotèrent, et enfin se querellèrent, SAINT-SIMON 20, 232.XVe s.• .... Deux cens brigans [sorte de soldats] qui tenoient grans pics et havets de fer ; et entendis que ceux hurtoient et picquotoient au mur...., FROISS. liv. I, p. 126, dans LACURNE.• Car comme moy tu deviendras en poudre, Tout picoté comme est un deel à coudre, cité par CH. NISARD, Revue de l'instruction publique, 15 nov. 1860.• Sans cesse picquotoyent les Espaignols nos Françoys, J. D'AUTON Annales de Louis XII, f° 90, dans LACURNE.XVIe s.• Pour tel accord les freres ne laisserent pas de se piccoter, estans leurs departemens limitrophes, D'AUB. Hist. I, 113.Diminutif de piquer.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.