- picorer
- (pi-ko-ré) v. n.1° Aller à la picorée.• Aller picorer sur les terres ennemies, BASSOMPIERRE Mém. t. IV, p. 277. dans LACURNE.2° Il se dit des abeilles et d'autres animaux. Les abeilles vont picorer sur les fleurs.Activement.• Ainsi les fourmis, ce me semble, Que le soin de l'hiver assemble, Pour picorer quelque boisseau De froment mis en un monceau, SCARR. Virg. IV.Il se dit familièrement de quelqu'un qui prend, comme à la picorée, des fruits, de l'argent, etc. Picorer des cerises.• Un de ses amis me voyant picorer ces grains, J. J. ROUSS. Prom. 7.3° Fig. Faire la picorée dans les ouvrages des autres, être plagiaire.• Eux seuls savent railler de source, Et vivre aux dépens de leur bourse, Sans aller picorer ailleurs De quoi s'ériger en railleurs, SCARR. Poés. div. Oeuv. t. VII, p. 111.4° Fig. Grapiller, faire des voleries.• La malversation de l'écuyer Chaumontel en mes affaires, qu'il avait tellement embarrassées pour y picorer, que tout en était en confusion, BASSOMPIERRE Mém. t. IV, p. 311, dans LACURNE.XVIe s.• L'autre troupe va picourer vers Wolmaria, D'AUB. Hist. I, 123.Voy. picorée.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIREPICORER. Ajoutez : - REM. On lit dans le Journal officiel : Qui ne sait que le bec des oiseaux diffère de forme, de grosseur, de longueur, selon que l'animal chasse, pèche ou picore ? 10 oct. 1872, p. 6424, 3e col. Picorer paraît signifier ici chercher les graines qui servent à la nourriture, mais il ne peut avoir ce sens restreint ; et aller à la chasse ou à la pêche, c'est aussi aller à la picorée. Il faut dire, au sens de chercher des graines, picoter.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.