- persifler
- (pèr-si-flé) v. a.1° Railler quelqu'un, en lui adressant d'un air ingénu des paroles qu'il n'entend pas, ou qu'il prend dans un autre sens.• Dites-moi si Racine a persiflé Boileau, si Bossuet a persiflé Pascal, VOLT. Mél. litt. à l'abbé d'Olivet sur la prosodie.• C'est de l'usage de tout dire sur le même ton qu'est vent celui de persifler les gens sans qu'ils le sentent, J. J. ROUSS. Ém. I.• Il vous persifle même en gardant le silence, COLLIN D'HARLEVILLE Malice pour malice, I, 2.2° Parler avec ironie et moquerie.• Entendre soupçonner ou persifler ses intentions dans une assemblée politique où l'on a fait ses preuves, est une tolérance qu'un homme qui a le sentiment de sa dignité personnelle ne connaît pas, MIRABEAU Collection, t. II, p. 40.Absolument.• Vous persiflez, je vois, jeunes gens que vous êtes ; C'est le ton d'à présent, c'est le talent du jour, COLLIN D'HARLEVILLE Le vieill. et les jeunes gens, I, 6.3° Se persifler, v. réfl. Se railler soi-même.• Après avoir commencé par me persifler moi-même, j'aurai tout le temps de persifler les autres, J. J. ROUSS. le Persifleur..Ce mot, composé avec siffler, devrait s'écrire comme siffler.Per, et siffler. Persifler et ses composés se sont accrédités tout d'un coup à Paris vers le milieu du XVIIIe siècle, comme on le voit à persiflage.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.