- passement
- (pâ-se-man) s. m.1° Cuve pleine d'une liqueur acide, dans laquelle le tanneur passe les peaux pour les faire gonfler. Les cuirs à l'orge sont ceux pour le travail desquels on fait aigrir de la pâte de farine d'orge.... on nomme passement, dans cette méthode, ce qui se nomme plain dans celle de la chaux, Dict. des arts et mét. Amst. 1767. Tanneur.2° Ancien terme d'administration. Pouvoir de passer les actes publics.3° Tissu plat de fil d'or, de soie, etc. qui sert à orner des habits, des meubles, etc.• On publie à son de trompe et cri public par les carrefours de Paris l'ordonnance du roi contre les passements d'or et d'argent, les dentelles, les points de Gêne, de Venise et de Raguse, les carrosses dorés et autres superfluités, GUI PATIN Lettr. t. II, p. 257.• Jamais on n'a vu la magnificence campagnarde si naturellement étalée, le clinquant rouillé, les passements ternis, le taffetas rayé...., HAMILTON Gramm. XI.Dentelle dont on bordait un habit, des manchettes, etc.XIVe s.• Toute delettacion est generation, c'est à dire flus et passement de aucune chose sensible en notre nature, ORESME Eth. 219.XVIe s.• Collets de maroquin de toutes couleurs, à passement d'or et d'argent, CARL. V, 32.• Pour tondre les bordures, passemens, et autres parties estans en ligne droite [dans les jardins], convient retendre le cordeau, O. DE SERRES 585, etc..Provenç. passamen ; espagn. pasamiento ; ital. passamento, action de passer (voy. passer). Cette signification s'est étendue aux passements, parce qu'ils passent, s'étendent sur l'habit, sur le meuble. L'espagnol et l'italien pasamano, passamano, viennent de pasar, passar, passer, et mano, main.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.