- parricide
- parricide 1.(pa-ri-si-d') s. m. et f.1° Celui, celle qui tue son père ou sa mère, son aïeul ou son aïeule, ou quelque autre de ses ascendants.• Ô partage inégal de ce courroux céleste ! Je suis le parricide...., CORN. Oedipe, IV, 5.2° Par extension, celui, celle qui ôte la vie à de très proches parents.• La conscience du parricide [Caïn], agitée de continuelles frayeurs, BOSSUET Hist. I, 1.3° Celui qui attente à la personne du souverain, ou qui porte les armes contre sa patrie.• Si vous remettez Gênes sous la domination des étrangers, au premier mauvais traitement qu'elle recevra d'eux, elle vous considérera comme le destructeur de son pays et comme le parricide du peuple, RETZ Conjur. Fiesque..• Ceux qui sont instruits des affaires.... en accusent [des excès de la révolution anglaise] la fierté indomptable de la nation ; et je confesse que la haine des parricides pourrait jeter les esprits dans ce sentiment, BOSSUET Reine d'Anglet..• Jaureguy et Balthazar Gérard, assassins du prince d'Orange Guillaume Ier, le dominicain Jacques Clément, Châtel, Ravaillac et tous les autres parricides de ce temps-là, VOLT. Polit. et législ. Comm. Esp. des lois, Révél. par la confess..4° Celui qui se rend coupable de quelque crime énorme et outrageant la nature.5° Adj. Quia commis un parricide.• La tragédie en pleurs D'Oreste parricide exprima les douleurs, BOILEAU Art p. III.• Un père dénaturé et parricide, VOLT. Russie, II, 10.Fig.• On répand depuis huit jours que la section de l'assemblée nationale qui veut le concours de la volonté royale dans l'exercice du droit de la paix ou de la guerre, est parricide de la liberté publique, MIRAB. Collection, t. III, p. 555.Il se dit aussi des choses entachées de parricide ou de quelque crime énorme.• Pensez-vous que les dieux vengeurs des innocents D'une main parricide acceptent de l'encens ?, CORN. Hor. v, 2.• Ne perdez point de temps, nommez-moi les perfides Qui vous osent donner ces conseils parricides, RAC. Brit. IV, 3.• Les citoyens perfides Qui liaient avec toi leurs complots parricides, VOLT. Brutus, v, 2.XIIIe s.• Vos demorez à faire justise de ces cruels parricides [Catilina et ses conjurés] qui vuelent la cité destruire, BRUN. LATINI Trésor, p. 515.XVIe s.• Quand le premier Amurath, pour aigrir la punition contre ses subjects qui avoient donné support à la parricide rebellion de son fils contre luy, MONT. III, 249.Lat. parricida, de pater, père, et caedere, tuer.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE1. PARRICIDE.5° Adj. Ajoutez :Parricide de, qui commet un parricide sur.• La doctrine parricide des rois et l'opinion séditieuse de leur déposition, Pièce janséniste, dans SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. VI, p. 270, 3e éd..Ajoutez : XIIe s.• Li peres senzfeges [perfide] et parricides [il avait tué son fils] moüz [mû] de repentise, li Dialoge Gregoire lo Pape, 1876, p. 169.————————parricide 2.(pa-ri-si-d') s. m.1° Crime que commet le parricide.• Après que Cléopatre eut tué Séleucus, elle présenta du poison à son autre fils Antiochus à son retour de la chasse, et ce prince, soupçonnant ce qui en était, la contraignit de le prendre, et la força à s'empoisonner ; si j'eusse fait voir cette action sans y rien changer, c'eût été punir un parricide par un autre parricide, CORN. 2e disc. trag..• Le parricide a fait la moitié de nos rois, CORN. Suréna, v, 3.• Je vois les Euménides Secouer leurs flambeaux vengeurs des parricides, VOLT. Oedipe, V, 4.2° Attentat contre la vie des proches parents.• En ce lieu Rome a vu le premier parricide [fratricide], CORN. Hor. v, 2.3° Un crime énorme.• Les fleuves [de Pharsale] teints de sang et rendus plus rapides Par le débordement de tant de parricides, CORN. Pomp. I, 1.4° Attentat contre la vie du souverain ou contre la patrie.• Le roi vit, et ce misérable, Ce monstre vraiment déplorable.... A commencé le parricide [attentat contre Henri IV], Mais il ne l'a pas achevé, MALH. II, 4.• Que penser de son dessein de rébellion.... [du fils du czar Pierre Ier] joint à celui d'un horrible double parricide contre son souverain, comme père de la patrie et père selon la nature ?, VOLT. Russ. II, 10.XVe s.• Ce prince est loué pour son eloquence et industrie et à cause de plusieurs autres dons de nature, gracieux et debonnaire, mais souillé du crime de parricide en la mort de son neveu, COMM. Mém. t. III, Preuves, p. 366, dans LACURNE.XVIe s.• Meurdres commis en la personne du pere et de la mere qui sont proprement appellez parricides, combien que souvent la signification de ce mot s'estende plus avant, H. EST. Apol. pour Hérod. p. 86, dans LACURNE.Lat. parricidium, de parricid a, parricide.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.