- parleur
- parleur, euse(par-leur, leû-z') s. m. et f.1° Celui, celle qui parle.• Ne soyez à la cour, si vous voulez y plaire, Ni fade adulateur, ni parleur trop sincère, LA FONT. Fabl. VII, 7.• La beauté et la délicatesse de son éloquence lui fit donner le nom de Théophraste, qui signifie divin parleur, ROLLIN Hist. anc. t. XII, liv. XXVI, 1re part. II, 5.• Vous trouverez partout d'agréables parleuses, DESTOUCHES Homme sing. I, 2.• Ainsi nous plaît le parleur agréable ; Son amabilité rend tout le monde aimable, DELILLE Convers. III.• On ne peut pas dire de Tacite comme de Salluste, que ce n'est qu'un parleur de vertu, LA HARPE Cours de litt. t. v, p. 17.Fig.• Le songe est un tableau des passions humaines, Un confident peu sûr, un parleur peu discret, Qui des plus retenus évente le secret, ROTR. Bélis. III, 4.Un grand parleur, un homme qui parle beaucoup, et aussi qui parle trop.• Les Lavardin, qui sont grands parleurs, n'aiment pas ceux qui parlent autant qu'eux ; et moi je suis un des grands parleurs que je connaisse, SCARRON Lett. Oeuv. t. I, p. 186, dans POUGENS.• Il [le diplomate] est vif et grand parleur, pour faire parler les autres, LA BRUY. X..• À un homme vain, indiscret, qui est grand parleur et mauvais plaisant.... il ne lui manque plus, pour être adoré de bien des femmes, que de beaux traits et la taille belle, LA BRUY. III.• Il fut voir le matin Doris grande parleuse, Puis Mélite survint, autre insigne causeuse, BOISSY Babillard, sc. 2.Un beau parleur, un homme qui s'énonce facilement, qui a à son service de belles phrases.• Leur grand valet près d'eux était debout, Garçon bien fait, beau parleur et de mise, Et qui faisait les servantes trotter, LA FONT. Gageure..• Un homme de qualité, l'un des plus beaux esprits et des plus beaux parleurs du siècle passé, ROLLIN Hist. anc. Oeuv. t. II, p. 167.• Beau parleur, c'est-à-dire faiseur de longues phrases et content de lui si jamais docteur le fut, J. J. ROUSS. Conf. II.• L'affectation de style, dans le langage et dans la conversation, est un vice assez ordinaire aux gens qu'on appelle beaux parleurs, D'ALEMB. Mél. litt. Oeuv. t. III, p. 152, dans POUGENS.Un beau parleur, signifie aussi un homme qui parle de vertu, de beaux sentiments.• Chevalier, prends garde à Dorsain, il te pervertira, je t'en avertis ; c'est un beau parleur ; cependant je t'assure qu'au fond de l'âme il ne vaut pas mieux que moi, GENLIS Théât. d'éduc. les Faux amis, I, 5.2° Celui, celle qui a l'habitude de parler beaucoup.• C'est un parleur étrange, et qui trouve toujours L'art de ne vous rien dire avec de grands discours, MOL. Mis. II, 5.3° Au masc. Il se dit quelquefois pour orateur.• Par écrit Le sénat demanda ce qu'avait dit cet homme, Pour servir de modèle aux parleurs à venir, LA FONT. Fabl. XI, 7.• Les détails où, s'il a fait voir du talent de parleur, il n'a jamais montré la moindre connaissance d'un homme d'État, MIRABEAU Collection, t. III, p. 367.4° Adj. Quiparle.• Ses cris sont superflus, L'oiseau parleur est déjà dans la barque, Pour dire mieux l'oiseau ne parlant plus..., LA FONT. Fabl. x, 12.• Ces grands hommes n'étaient point parleurs, BOSSUET Nouv. myst. 17.• Si la société du chien, du cheval ou de l'éléphant est plus intéressante par le sentiment et par l'utilité, la société de l'oiseau parleur est quelquefois plus attachante par l'agrément, BUFF. Ois. t. XI, p. 151.• Elle n'est point parleuse, et j'en rends grâce à Dieu, COLLIN D'HARLEVILLE Optimiste, I, 11.XVe s.• À beau parleur closes oreilles, LEROUX DE LINCY Prov. t. II, p. 225.• Le roy Charles estoit de sa personne mout bel prince et biau parleur à toutes personnes, et estoit piteux envers povres gens, FENIN 1422.XVIe s.• [La renommée] de sa bouche parleresse..., RONS. 449.Parler ; prov. parlaire, parlador ; esp. parlador ; portug. palrador ; ital. parlatore. Dans le provençal, parlaire est le nominatif, et parlador, le régime. Entre-parleur s'est dit pour personnage d'une pièce (voy. BOISROBERT, Vraie Didon).SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIREPARLEUR. Ajoutez :5° En termes de télégraphie électrique, instrument qui sert à transmettre.• Quand on est sur le point de poser le fil, on l'essaie au moyen d'une pile portative placée dans la voiture ; on peut également faire marcher les parleurs, qui se trouvent transportés à côté des piles et des bobines, Journ. offic. 29 sep. 1875, p. 8412, 2e col..
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.