- parfiler
- (par-fi-lé) v. n.Défaire fil à fil une étoffe ou un galon, soit d'or, soit d'argent, et séparer l'or et l'argent.• Le duc : Il [Newton] a parfilé la lumière du soleil, comme nos dames parfilent une étoffe d'or. - Tullia : Qu'est-ce que parfiler, monsieur ? - Le duc : L'équivalent de ce mot ne se trouve pas dans les oraisons de Cicéron : c'est effiler une étoffe, la détisser fil à fil, et en séparer l'or, c'est ce que Newton a fait des rayons du soleil, VOLT. Dial. 13.• On demandait à tous les hommes de sa connaissance leurs vieilles épaulettes d'or, leurs vieux noeuds d'épée, leurs vieux galons d'or, que l'on enlevait ainsi à leurs valets de chambre, et l'on parfilait toutes ces choses, c'est-à-dire qu'on séparait l'or de la soie pour le vendre à son profit, GENLIS Mém. t. III, p. 173, dans POUGENS.On parfile aussi des morceaux d'étoffe en soie sans dorure ; c'est séparer les brins de la trame et de la chaîne, et en remplir la boîte à parfiler.Absolument.• Il est assez d'usage que les dames se donnent pour étrennes des bagatelles en tissu d'or qui leur servent à parfiler, LA HARPE Correspond. t. II, p. 192, dans POUGENS.• Il fut un temps où la mode était de parfiler, c'est-à-dire de mettre en charpie des galons, des ganses, des étoffes d'or et d'argent, ARNAULT Loisirs d'un banni, t. II, p. 58, dans POUGENS.Fig.• On n'a jamais parfilé des riens avec plus de soin et de prétention, LA HARPE Correspond. t. IV, p. 211.XIIIe s.• Tout pourfilé de piaus d'agniel, Ren. t. IV, p 147.Par, et fil ; prov. et esp. parfilar.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.