- aventurer
- (a-van-tu-ré) v. a.1° Mettre à l'aventure, risquer. Aventurer une petite somme.2° S'aventurer, v. réfl. S'exposer, se hasarder.• Qui, de le voir s'aventurant, LA FONT. Fabl. III, 4.Avec aventurer et un verbe à l'infinitif, on met à et plus rarement de : il s'aventure à y aller ou d'y aller.XIIIe s.• Et tant aventura [Blondel] qu'il entra en Osterriche ensi comme aventure le menoit, Chr. de Rains, p. 53.• Puis ne fu voie ne sentiers Où il n'alast mout volentiers, Se hom s'i pot aventureir, RUTEB. 57.• Li quens s'en va aventurant Par la forest orible et grant, Roman du Comte de Poitiers, 868.• Por ce est grant folie de soi aventurer Es biens où l'en ne puet son cuer asseürer, J. DE MEUNG Test. 320.XIVe s.• La quele empreinse les peres ont aprouvée, et li donnent licence de soy aventurer, BERCHEURE f° 32, recto.• Et dient l'un à l'autre : Alons aventurer Avec le meilleur homme dont nulz sauroit parler, Guesclin. 18316.• Pource qu'il avient que les diz marchans aventurent en nostre dit royaume, DU CANGE aventurerius..XVe s.• Si se mit ledit messire Louis en ces vaisseaux pour aventurer sur la marine, FROISS. I, I, 179.• S'il vous plaisoit, je iroie aventurer à val ce pays pour querre bestes et vitailles, FROISS. I, I, 254.• Ce fait, le dit messire les mena avanturer devant un chastel bien garny, Bouciq. I, ch. 11.• Et se adventura monseigneur du Lude jusques à luy demander se il ne sçavoit point où estoit l'argent contant de son maistre, COMM. IV, 11.XVIe s.• Il ne vouloit ensuivre ceulx qui avoient gaigné de grandes victoires pour s'estre adventurez, encore qu'on les louast et estimast beaucoup, AMYOT Péric. 38.• Il estoit d'advis que l'on devoit ne avanturer point la bataille contre Hannibal, AMYOT Fab. 5.• À toute peine s'adventura il à la fin de luy en ouvrir le propos, AMYOT Philop. 26.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.