- parement
- (pa-re-man) s. m.1° Action de parer ; résultat de cette action.• Autant de fois que nous voyons des portes de nos voisins tendues de noir, autant de fois sommes-nous avertis que les nôtres auront le même parement au premier jour, MALH. Lett. I, 7.• Il portait à son cou l'épée de parement du roi, LOMÉNIE DE BRIENNE Mém. inéd. t. I, p. 92, dans POUGENS.2° Ornement d'étoffe de soie. enrichi de broderie et de frange, qu'on met pour parer le devant d'un autel.• Quand j'ai du monde, je travaille à ce beau parement d'autel que vous m'avez vu traîner à Paris, SÉV. 62.• On voyait dans cette messe [des luthériens] et les parements et les habits sacerdotaux, et on avait un grand soin de les retenir, comme il paraissait par l'usage et par toutes les conférences qu'on fit alors, BOSSUET Variat. III, 51.3° Riche étoffe que les hommes portaient sur leurs manches, et les femmes sur le devant de leurs robes, et que les militaires portent encore sur les manches de leurs uniformes.• Son noeud d'épaule et son parement d'or ne le font pas plus respecter, J. J. ROUSS. Ém. IV.4° Espèce de retroussis au bout des manches d'un habit. Les parements de cet habit sont usés.5° En termes de bûcherons, les parements d'un fagot, les gros bâtons qui servent comme à le parer.6° Terme de maçonnerie. Le parement d'une pierre, le côté qui doit paraître en dehors du mur.Les parements, les grosses pierres de taille dont un ouvrage est revêtu.Parement brut, pierre qui, bien que ni polie ni taillée, est à la surface de la construction.Parement de moellon, de meulière, la mise en ligne de ces matériaux sur leurs faces.Parement de tête, la taille et la mise en ligne et d'aplomb des moellons formant la tête d'un mur isolé.Parement d'appui, les pierres qui forment l'appui d'une croisée.Parement de couverture, les plâtres qu'on met contre les gouttières pour soutenir le battellement des faîtes d'une couverture ; tout glacis ou enduit sur la volige ou le lattis, pour donner à la couverture la pente voulue pour l'écoulement des eaux.7° Terme de menuiserie. La surface apparente d'un ouvrage.Porte à un parement, porte qui n'est blanchie ou qui n'a de moulures que d'un côté, que sur une face ; on dit par opposition, porte à deux parements.8° Parement de pavé, l'arrangement uniforme des pavés.Gros quartiers de pierre qui bordent un chemin pavé.Parement d'un pavé, la face sur laquelle on pose le pied.9° Terme de boucherie. Graisse qui est autour de la panse d'un mouton, d'un agneau, et qu'on étend proprement sur les quartiers de derrière.Terme de vénerie. Morceau de chair rouge attaché à la peau du cerf.10° Terme de fauconnerie. Parement d'un oiseau, la diversité des couleurs qui parent ses ailes.• Les parements frisés [du grand promerops], qui sont en même temps la parure et le caractère de cette espèce, consistent en deux gros bouquets de plumes frisées, veloutées, peintes des plus belles couleurs, BUFF. Ois. t. XII, p. 161.11° Colle de farine, dont les tisserands enduisent les chaînes de leurs pièces.12° Morceau de bois dont on garnit le four à charbon.Xe s.• Ne por or, ned argent, ne paramenz, Eulalie.XIIIe s.• Et i ot les plus biaus paremens as riches hommes que on veïst onkes, Chr. de Rains, 164.• Quant cil virent qu'il ne porroient monter as murs, il minerent le premier parement, DU CANGE paramentum..• Si n'estuet jà que ge m'atour De vous aprendre de l'atour Des robes, ne des garnemens Dont vous ferés vos paremens, Por sembler as gens miex valoir, la Rose, 13286.XIVe s.• Tielx [tels] biens sont paremens et aornemens de felicité, ORESME Eth. 20.• Quant tu voudras lever le parement, si garde tant d'un costé comme d'autre, que le cuir tienne aux costez du cerf tout droit depuis le meilleux de l'espaule jusques aux flans, au dessoubz des longes bas ; puis si couppe de ton coustel et encise tout au long du costé à l'orée du reply du cuir, si qu'il demeure dessus le cuir une carnosité tenue, et soit ainsi fait de tous les deux costez, et ce est appelé parement, Modus, f° XXI, verso.XVe s.• Donc se departirent-ils de la chambre de parement [parade] et du conseil...., FROISS. II, III, 29.• Le sire de Beaumont aperçut un chevalier de Normandie qu'il connut par ses paremens [habillements], FROISS. I, I, 119.• Et le [un glaive arraché par un abbé à un chevalier dans un combat] gardoient encore les moines en parement [comme monument glorieux], FROISS. I, I, 86.• Beaux ymages et propres pourtraitures, Selon la guise Que il convient à parement d'eglise, CHRIST. DE PISAN le Dit de Poissy..• La nappe pour le parement de l'autel, Bibl. des ch. 6e série, t. I, p. 357.XVIe s.• Le marchand qui faict montre et parement du plus riche eschantillon de sa marchandise, MONT. IV, 317.• C'est un affiquet à pendre en un cabinet, pour parement, MONT. I, 263.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.