- papelard
- (pa-pe-lar ; le d ne se prononce et ne se lie jamais) s. m.1° Faux dévot, hypocrite.• Ô papelards, qu'on se trompe à vos mines !, LA FONT. Herm..2° Adj. Quia le caractère de l'hypocrisie.• Dès qu'il [le loup] la voit partie [la chèvre], il contrefait son ton ; Et d'une voix papelarde Il demande qu'on ouvre, en disant foin du loup, LA FONT. Fabl. IV, 15.• Tout doucement venait Lamotte-Houdard, Lequel disait d'un ton de papelard : Ouvrez, messieurs, c'est mon Oedipe en prose, VOLT. Temple du Goût..XIIIe s.• Or est frere Renart clamez, Et si fet moult le papelart, Tant que s'en puisse issir ar art, Ren. 15188.• Tel fait devant le papelart, Qui par derriere pape lart.... Tel ne mengue ne ne pape, Quant povres est, chair ne saïn [graisse], Qui puis en fait moult grant trahin, Miracles de la Sainte Vierge, dans DU CANGE, papare.XIVe s.• Cordeliers et li beguins Qui font bien le papelart Sous leur chapes ont renart, la Queue de renard.XVe s.• Quant oyez prescher le regnart, Pensez de vos oyes garder, Sans à son parler regarder ; Car souvent scet servir de l'art, Contrefaisant le papelart, Qui scet ses parolles farder, CH. D'ORLÉANS Rondeau..• Se chasteté la papelarde Avoitainsi le monde duit Et à sa cordelle seduit, Jamais ne seroit creature, Et ainsi defaudroit nature, E. DESCH. Poés. mss. f° 555.Ital. pappalardo, papelard, goinfre, bâfreur ; napolit. pappalardiello, sorte de mets. L'italien justifie l'étymologie : pape lard ; de pappa, bouillie, pappare, manger comme les enfants, et lard.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.