- avanie
- (a-va-nie) s. f.1° Vexations qu'exerçaient les Turcs contre ceux qui n'étaient pas leurs coreligionnaires, pour leur extorquer de l'argent.• J'avais été prévenu de ne me laisser jamais plaisanter par un Turc, si je ne voulais m'exposer à mille avanies, CHATEAUB. Itin. 57.2° Traitement humiliant, affront public.• Je veux aux yeux de tous vous en faire avanie, à toute heure, en tous lieux, REGNARD le Joueur, V, 4.• Phocion essuya la même avanie, DIDER. Ess. s. Claude, liv. II.• La dîme royale le délivrerait [le peuple] tout d'un coup de toutes les vexations et avanies des collecteurs, des receveurs des tailles et de leurs suppôts, VAUBAN Dîme, p. 57.Grec moderne; de l'arabe houân, mépris. On trouve vanie : telles vanies des Turcs ne s'apaisans que par présens, Mercure françois, t. IV, 1616, p. 403.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIREAVANIE. - ÉTYM. Ajoutez : M. Devic, Dict. étym. n'admet pas l'arabe houan ( a long), mépris, que Pihan a indiqué, le sens n'étant pas satisfaisant ; ce qui lui paraît le plus plausible, c'est que avanie correspond à un terme du Levant, awani ( 2nd a long), qui n'est pas dans les dictionnaires, et qui se rattache peut-être à l'habitude où étaient les courriers royaux de rançonner les populations, d'où le grec, angariare et awani ( 2nd a long pour awani), [voy. angarier au Supplément].
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.