- avance
- (a-van-s') s. f.1° Tout ce qui est en avant par rapport à autre chose.Partie de bâtiment qui est en saillie. Faire ou former une avance.• Une petite avance Qu'avait un toit, LA FONT. Orais..2° Espace de chemin qu'on a parcouru avant quelqu'un. L'ennemi qui avait tant d'avance. Prendre ou gagner de l'avance.• A peine séparés par une courte avance, Les fuyards n'avaient plus qu'une faible espérance, LAMART. Joc. III, 7.Ils ont pris l'avance, ils sont partis en avant.• Une lettre en avance Avait divulgué...., MOL. l'Étour. IV, 1.Fig. Prendre l'avance sur ses camarades, être plus avancé qu'eux dans ses études.3° Ce qui, déjà fait ou acquis, sert ultérieurement. Avoir rassemblé ses matériaux est une véritable avance.• C'est une grande avance que d'avoir l'esprit en repos, SÉV. 254.4° Au plur. Premières démarches auprès de quelqu'un, recherche de sa société. Répondre aux avances d'amitié qu'on nous fait. Je veux faire les premières avances pour nous réconcilier.• Il est dangereux à la cour de faire les avances, LA BRUY. 8.• Il n'a pas dédaigné de faire toutes les avances, BOSSUET II, Annonc. 1.• Jamais les Sacramentaires n'avaient fait de si grandes avances envers les Luthériens, BOSSUET II, Var. 14.• Abaissons-nous à faire des avances, MOL. Psy. I, 1.• Il trouva mauvais qu'elle ne lui eût point fait d'avances, HAMILTON Gramm. 6.• Elle avait fait toutes les avances pour s'emparer de sa confiance, HAMILTON ib. 9.• J'ai fait toutes les avances de cette amitié, SÉV. 8.• Louis XIV avait déjà fait quelques avances pour la paix, VOLT. Louis XIV, 21.• L'impératrice [Marie d'Aragon, femme d'Othon III] ayant fait des avances à un jeune comte italien qui les refusa par vertu, VOLT. Moeurs, 45.• Lorsque l'on aime une déesse, Elle fait ces avances-là, LA FONT. Nic..• Je n'aime point qu'on me fasse d'avance, LA FONT. Court..5° Somme prêtée, payement anticipé. Faire une avance. Qu'il fallait que l'État fît des avances à ceux.... Ayant reçu une faible avance. Les avances nécessaires pour cette spéculation.Terme de change. Avance pour le tireur, somme que le tireur d'une lettre négociée reçoit au-delà du pair. Avance pour le donneur, somme que le tireur reçoit en moins.6° Par avance, loc. adv. Par anticipation. Il a payé par avance.• Du trouble de mon coeur jouissant par avance, RAC. Baj. I, 3.• L'ingrat, de mon départ consolé par avance, RAC. Bérén. IV, 5.• Mes entrailles pour toi se troublent par avance, RAC. Phèd. IV, 3.• Mes larmes par avance avaient su la toucher, RAC. Iphig. II, 5.• Je vous réponds assez souvent par avance, SÉV. 232.• Pouvons-nous ne les pas plaindre par avance ?, LA BRUY. Disc. s. Théophr..• Ce n'était pas le moyen d'obtenir l'enregistrement qu'ils demandent, que de montrer ainsi par avance à quoi ils s'en veulent servir, PASC. Prov. 19.• Bénissez par avance la sagesse miséricordieuse de celui qui saura tirer de vos passions un nouvel avantage pour sa gloire, MASS. Car. Lazare..7° D'avance, loc. adv. Avant le temps où une chose doit ou peut se faire. L'arrêt qui l'a condamné était prononcé d'avance.On dit fréquemment : je vous payerai à l'avance. Cela n'est pas conforme au bon usage, qui ne reconnaît que par avance ou d'avance.XVe s.• Dictes moy, dame noble et bonne, L'avance, si ferez l'aumosne, LA FONTAINE 872.XVIe s.• Les quelques capitaines eurent soin de la faire habiller et armer, il mit au bout de la cedulle qu'il fit pour cette avance : à la charge que...., D'AUB. Vie, XV.• Il prit le chemin de Monterau-fautYonne, qui estoit celui de l'avance vers ses Allemans, D'AUB. Hist. I, 118.• Il n'eut pas fait 400 pas qu'il part du corps-de-garde un homme qui faisoit les mesmes arrests et avances que lui, et toutesfois l'outrepassa de peur de lui donner l'allarme, D'AUB. ib. II, 342.Voy. avancer ; provenç. avansa.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIREAVANCE. - REM. Ajoutez : Mme de Sévigné se sert de la locution à l'avance, au lieu de d'avance ; mais elle la signale comme un provincialisme :• Je vous écris un peu à l'avance, comme on dit en Provence, SÉV. 7 oct. 1676.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.