- ostracisme
- (os-tra-si-sm') s. m.Jugement par lequel, à Athènes, on bannissait pour dix ans un citoyen que sa puissance ou son mérite rendait suspect. Thémistocle banni par l'ostracisme, l'an 471 avant J. C. L'ostracisme était à Athènes ce qu'était le pétalisme à Syracuse.• La vertu n'était point sujette à l'ostracisme, BOILEAU Sat. XI.• La loi de l'ostracisme fut établie à Athènes, à Argos et à Syracuse, MONTESQ. XXIX, 7.• L'ostracisme est le droit que se réserve une société politique de prononcer le bannissement de ceux de ses membres qui, quoique irréprochables, lui causent de l'ombrage, BAUDIN Instit. Mém. scienc. mor. et pol. t. III, p. 61.Fig.• Attaché avec superstition aux anciennes maximes, il s'élevait par une espèce d'ostracisme contre toute innovation littéraire, soit dans les principes, soit dans les ouvrages, D'ALEMB. Éloges, d'Olivet..XVIe s.• Ceste maniere de bannissement à temps, qui s'appelle ostracisme, n'estoit point punition d'aucune forfaicture, ains estoit comme un contentement et une allegeance de l'envie de la commune, laquelle prenoit plaisir à rabattre et rabaisser ceulx qui luy sembloient trop exceder en grandeur, AMYOT Thémist..Terme dérivé du mot grec signifiant tesson, sur lequel les Athéniens écrivaient leur suffrage.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.