- oratoire
- oratoire 1.(o-ra-toi-r') adj.Qui appartient à l'orateur. Style oratoire. Le ton, le geste oratoire. Un mouvement oratoire.• L'art oratoire ne pourrait même durer chez des peuples libres, s'il ne s'occupait d'affaires importantes, et ne conduisait l'homme d'une naissance obscure aux premières fonctions de l'État, DIDER. Claude et Nér. I, 16.• Tout ce qui dans la description oratoire n'intéresse que l'imagination, est superflu et vicieux ; un modèle de ce genre est la description du supplice de Gavius dans la cinquième des Verrines, MARMONTEL Élém. litt. t. VI, p. 459, dans POUGENS.• Il [Ney] n'a point harangué ; il marche, donnant l'exemple, qui, dans un héros, est de tous les mouvements oratoires le plus éloquent et de tous les ordres le plus impérieux, SÉGUR Hist. de Nap. X, 8.• Richardson n'est pas, comme Rousseau, un écrivain savamment artificiel, un grand maître de la parole oratoire, VILLEMAIN Litt. franç. t. I, XVIIIe siècle, 1re leçon..• Le génie oratoire, en touchant la philosophie de l'histoire, la transforme en discours qui résument et expliquent les révolutions et les guerres, TAINE Essai sur Tite-Live, Conclusion.Lat. oratorius, de orator, orateur.————————oratoire 2.(o-ra-toi-r') s. m.1° Petite pièce qui dans une maison est destinée à prier Dieu.• Nous voyions Marie-Thérèse s'enfoncer dans son oratoire, où elle trouvait le Carmel d'Elie, le désert de Jean et la montagne si souvent témoin des gémissements de Jésus, BOSSUET Mar.-Thér..• Quand tout cédait à Louis, les peuples jetaient les yeux sur la reine, et croyaient voir partir de son oratoire la foudre qui accablait tant de villes, BOSSUET ib..• Et qu'on ne nous dise pas que les saints n'avaient point alors d'oratoires ni de chapelles ; car on demeure d'accord qu'ils en avaient au quatrième et cinquième siècle, BOSSUET 3e avert. 9.2° L'Oratoire de Jésus, ou, simplement, l'Oratoire, ordre religieux fondé en Italie par Philippe Neri en 1548, introduit en France par Pierre de Bérulle en 1611, et consacré à l'enseignement, c'est-à-dire faisant profession d'instruire la jeunesse dans les colléges, et d'élever des clercs pour l'Église dans les séminaires (on met une majuscule). Il est entré dans l'Oratoire. Il est sorti de l'Oratoire. Massillon a été, en son temps, le plus habile des prédicateurs de l'Oratoire.• Toutes les maisons de l'Oratoire n'étaient-elles pas, sous sa conduite, autant de séminaires d'évêques ?, BOSSUET Bourgoing..• Les pères de l'Oratoire de France, d'une institution plus nouvelle, sont différents de tous les ordres ; leur congrégation est la seule où les voeux soient inconnus, et où n'habite point le repentir, VOLT. Moeurs, 139.La maison où demeurent les pères de la congrégation de l'Oratoire. Je vais à l'Oratoire. J'ai entendu la messe à l'Oratoire.• Les Hasse, les Galuppi, les Durante élevés, formés ou protégés dans les Oratoires de Venise, de Naples, de Rome, CHATEAUB. Génie, III, I, 2.L'Oratoire, à Paris, temple pour le culte calviniste.3° Synonyme inusité d'oratorio.Ménage a dit : " Beaucoup de gens le font féminin : une petite oratoire. " Aujourd'hui il est toujours masculin.XIIe s.• Tut le plus del jur ert [il était] en un suen oratur Dedenz une chambrete ù faiseit sun labur, E fermout l'uis sur sei...., Th. le mart. 101.XIVe s.• Dedens son oratoire le roy Henri [il] manda ; Le service de Dieu chascun d'eux escouta, Guesclin, 13083.XVe s.• Sachez que le roi de Portingal est un sage homme.... et doute Dieu.... et est moult souvent en son oratoire à genoux, FROISS. II, III, 32.Provenç. oratori ; espagn. et ital. oratorio ; du lat. oratorium, qui vient de orare, parler, de os, bouche.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.