- ombrageux
- ombrageux, euse(on-bra-jeû, jeû-z') adj.1° Il se dit, au propre, des chevaux, des mulets, etc. qui sont sujets à avoir peur quand ils voient leur ombre ou quelque objet qui les surprend.• On mène un coursier ombrageux à l'objet qui l'effraie, afin qu'il n'en soit plus effrayé, J. J. ROUSS. Hél. IV, 14.2° Fig. Qui prend de l'ombrage, qui s'inquiète, qui se cabre.• Il est vrai, ma fille, que nous sommes un peu ombrageuses ; une poste retardée, une lettre trop courte, tout nous fait peur, SÉV. 445.• Le roi était ombrageux jusque dans les moindres choses, FÉN. Tél. III.• On voit ici comment une politique ombrageuse et une domination jalouse et pleine de défiance porte aux plus noires perfidies, ROLLIN Hist. anc. Oeuvr. t. III, p. 578, dans POUGENS.• Ivrogne, débauché, scélérat, ombrageux, Pour sa mort je faisais tous les jours mille voeux, REGNARD Démocrite, IV, 7.• Par son caractère ombrageux il était sujet à voir mal, DIDER. Claude et Nér. I, 61.Substantivement. L'ombrageux s'offusque d'un rien.OMBRAGEUX, SOUPÇONNEUX. L'ombrageux est celui que la moindre ombre met en inquiétude ou fait cabrer. Dans soupçonneux, il n'y a ni l'idée d'ombre ni l'idée de se cabrer.XVe s.• Lieu ombrageux et couvert, LOUIS XI Nouv. LXVI.XVIe s.• Il n'y a en eux qu'une cognoissance ombrageuse [superficielle] de Dieu, et qui n'a eu nul arrest, CALVIN Instit. 255.• Des routes ombrageuses, gazonnées et doux fleurantes, MONT. I, 176.• Cet asne estoit un petit ombrageux, DESPER. Contes, XXIX..• Païs umbrageux et couverts, AMYOT Marius, 18.• Comment dors tu, o lion courageux, Quand près de toy sont des cerfs ombrageux ?, AMYOT Lucul. 22.• Les peintres, pour relever les choses luisantes et claires, les renforcent avec des obscures et ombrageuses qu'ils mettent auprès, AMYOT Comm. discern. le flatt. 26.Ombrage.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.