- oeillade
- oeillade 1.(eu-lla-d', ll mouillées, et non euya-d' ; Ménage avertit de ne pas prononcer, comme faisaient quelques-uns, è-lla-de) s. f.1° Coup d'oeil (ce qui est le sens propre).• D'une oeillade.... le général perce les coupables jusqu'au coeur ; et en les regardant il les punit, BALZ. le Romain..• Vous parlez de ce regard que je lui vis jeter sur elle : oh ! jamais je ne l'ai oublié ! cette oeillade-là ne valait rien : il y avait quelque chose dedans qui n'était pas dans l'ordre, MARIVAUX Fauss. confid. III, 2.• Je le retrouvais [un ennemi] sur ce terrain, me poursuivant de ses oeillades furibondes et ourdissant contre moi des complots ténébreux, L. REYBAUD Jér. Pâturot, II, 7.2° Particulièrement. Coup d'oeil furtif et lancé à dessein.• Et ne permettons pas qu'après tant de bravades Mon sceptre soit le prix d'une de ses oeillades [de Cléopatre], CORN. Pomp. II, 4.• Jamais oeillade de la dame, Propos flatteur et gracieux, Mot d'amitié ni doux sourire, Déifiant le pauvre sire, N'avaient fait soupçonner qu'il fût vraiment chéri, LA FONT. Fabl. IX, 15.• Ces oeillades qui parlent sans parler, et qui disent bien plus que les paroles mêmes, BOURDAL. 11e dim. après la Pentecôte, Dominic. t. III, p. 241.• Les oeillades à demi lâchées et à demi rendues entre deux personnes, MARIVAUX Pays. parv. part. 7.• Vos jeunes attraits, vos oeillades Ne me rendront pas mon printemps, VOLT. Lett. en vers et en prose, 145.• Il avait souvent jeté des oeillades, serré le bout des doigts, COMTE DE CAYLUS (GROSLEY), Étrennes de la St-Jean, Oeuv. t. X, p. 401, dans POUGENS..• Partout ses yeux, pour m'alarmer, Provoquaient l'oeillade indiscrète, BÉRANG. Rosette..XVIe s.• Depuis cela ilz s'entrejetterent force oeillades, AMYOT Sylla, 72.• Il [le malade qui a succombé] a descouvert son bras.... il s'est couché sur le costé gauche.... somme, une parole, un songe, une oeuillade leur semble [aux médecins] suffisante excuse pour se descharger de faulte, MONT. III, 210.————————oeillade 2.(eu-lla-d')Voy. ouilliade.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.