- nullité
- (nul-li-té) s. f.1° Terme de jurisprudence. Défaut qui rend un acte nul. Moyens de nullité. Nullité au fond. Nullité dans la forme.• Quand il n'y aurait rien en cette bulle qui la rendît rejetable pour elle-même, au lieu qu'elle est toute pleine de nullités essentielles..., PASC. Prov. XIX..• Une autre nullité et qui nous touche de plus près, est que le pape y menace de peines ceux qui n'obéiront pas à sa bulle, PASC. ib..• Mais je n'y trouve, moi, qu'une difficulté, Le mariage est nul, de toute nullité, DESTOUCHES Phil. marié, V, 7.• Le roi de Prusse fit protester de nullité par ses ambassadeurs, VOLT. Louis XV, 17.Terme de liturgie. Se dit de ce qui rend nul un sacrement.2° Fig. Défaut absolu de talent, de valeur.• J'ai vu d'autres méchants d'un grave caractère, Gens laconiques, froids, à qui rien ne peut plaire ; Examinez-les bien : un ton sentencieux Cache leur nullité sous un air dédaigneux, GRESSET le Méchant, IV, 4.• Vous opéreriez une révolution dans les habitudes d'une jeunesse qui passe de la frivolité à la corruption, et de la corruption à la nullité, MIRABEAU Collection, t. III, p. 22.• Les hommes avaient confessé leur nullité dans ces grandes rencontres de la vie, CHATEAUB. Génie, IV, III, 6.Néologisme. Une nullité, un homme nul, dépourvu de facultés. Les nullités et les médiocrités.3° Terme de typographie. Espèce de guillemets qu'on pose dans les colonnes où il ne doit point y avoir de chiffres. Ce signe remplace les francs ou les centimes manquent.XVe s.• Haa, terre très noble, de quelle nullité [anéantissement] et malheur estes vous maintenant tenue, comme de cheoir de si hault en bas !, Perceforest, t. IV, f° 119.XVIe s.• En France, en cour laie, les voies de nullité n'ont point lieu, LAURIÈRE Gloss. du droit français..Nul ; provenc. nullitad ; espagn. nulidad ; ital. nullità. On trouve aussi nulece : XIIe s.• La nulece de la charneil corruption, Job, p. 497.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.