- notaire
- (no-tê-r') s. m.1° Terme d'antiquité romaine. Esclave chargé de prendre des notes en abréviations pour son maître.Nom de ceux qui, ayant l'art d'écrire en caractères abrégés qu'on appelait notes, étaient gagés par le public pour rédiger par écrit toutes sortes d'actes et de conventions.Notaire impérial, secrétaire de l'empereur dans le bas-empire.Officier qui, dans la primitive Église, était chargé de recueillir et de conserver, en notes ou abréviations, les actes des martyrs.2° Terme féodal. Personnage qui était souvent un clerc, attaché auprès des souverains, des seigneurs, des communautés, et chargé de rédiger des chartes.3° Aujourd'hui, officier public qui reçoit et rédige les actes volontaires. Les notaires, en France, ont été par les ordonnances des rois, établis officiers publics, avec le titre de conseillers du roi et garde-notes, pour recevoir et passer les contrats, les obligations et toutes sortes d'actes, dans l'étendue seulement de la juridiction où ils sont reçus. S'obliger par-devant notaire. Une étude de notaire. Clerc de notaire.• Oui, notaire royal - De plus homme d'honneur. - Cela s'en va sans dire, MOL. Éc. des maris, III, 5.• Que maudit soit le bec cornu de notaire qui me fit signer ma ruine !, MOL. Méd. m. lui, I, 1.• Je prétends que l'hymen soit le but de l'affaire. Et ne donne mon coeur que par-devant notaire, REGNARD le Joueur, IV, 9.• Henri VII protesta par-devant notaire que le serment par lui prêté n'était point serment de fidélité, VOLT. Moeurs, 68.Notaire en second, celui des deux notaires qui ne retient pas la minute de l'acte qu'ils signent tous deux.Il y a trois classes de notaires : les notaires de première classe sont ceux qui résident au chef-lieu de cour impériale, et qui peuvent instrumenter dans tout le ressort de la cour ; les notaires de seconde classe sont ceux qui résident au chef-lieu d'arrondissement, et qui peuvent instrumenter dans tout le ressort de l'arrondissement ; les notaires de troisième classe sont ceux qui résident au chef-lieu de canton ou dans une commune n'étant ni chef-lieu de canton, ni chef-lieu d'arrondissement, et qui peuvent instrumenter dans tout le canton.Style de notaire, les manières de dire traditionnelles qui sont employées dans la rédaction des différents actes.Le notaire y a passé, on ne peut plus s'en dédire.C'est autant que si tous les notaires y avaient passé, c'est comme si le notaire y avait passé, se dit quand un homme est en réputation de garder sa parole.4° Notaire apostolique, officier établi pour les expéditions en cour de Rome et affaires ecclésiastiques.XIIe s.• Al dise uitme an le rei Josie, enveiad li reis Saphan le fiz Aslia.... ki ert [qui était] uns maistres notaries del temple, Rois, p. 423.XIIIe s.• Ypocrisie..., Qui trop durement se desut ; Car ces secreiz et ces afaires, Por ce que je fui ses notaires, Sou [je sus] touz et quanqu'ele pensoit, RUTEB. II, 75.XVe s.• Le prince des notoires [des scribes], et les anciens, et les dyacres, Perceforest, t. VI, f° 124.• Mesme força son coeur, et ses yeux fit estre notaires de plusieurs et maintes entretenances, à son très grand et mortel prejudice, LOUIS XI Nouv. XXVI.• Un tel cardinal m'a chargé expressement que je lui trouve un serviteur pour estre son notaire, qui soit de notre marche [pays], LOUIS XI ib. XLII.XVIe s.• Les notaires apostoliques ne peuvent recevoir contracts des choses temporelles et profanes, P. PITHOU 20.• L'on n'usoit point encore de notaires, c'est à dire d'escrivains qui par notes de lettres abbregées figurent toute une sentence, AMYOT C. d'Utiq. 35.• De trois choses Dieu nous gart, D'et coetera de notaires, De quiproquos d'apothicaires...., LEROUX DE LINCY Prov. t. II, p. 142.Provenç. notari ; espagn. notario ; ital. notaro, notaio ; du lat. notarius, de notare, noter.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.