- nonne
- (no-n') s. f.Religieuse.• Nonnes, souffrez pour la dernière fois Qu'en ce recueil malgré moi je vous place, LA FONT. Psautier..• Tant il trouva la langue à la dragonne Plus du bel air que les termes de nonne, GRESSET Ver-vert, III.• Aux bons coeurs, ajoute la nonne, Quand mes prières s'adressaient, Du riche je portais l'aumône Aux pauvres qui me bénissaient, BÉRANG. Deux soeurs de char..Pets de nonne, voy. pet.Ce terme, qui autrefois, comme on peut voir à l'historique, était la qualification propre des religieuses, ne se dit plus guère que dans le style léger.XIe s.• À un moustier de nunains [elle] est portée, Ch. de Rol. CCLXX.XIIe s.• Tute la nuit erreient entresqu'à l'ajurner, E le jur se mucowent [cachaient] d'ici qu'à l'avesprer, Od muines, od noneins, en bois pur els celer, Th. le mart. 49.XIIIe s.• Là [je] pourrai estre nonne, bien sai lire et chanter, Berte, XCVII.• Onc, foi que doi sainte Marie, Ne fis de mon cors puterie, Ne meffet ne malvez afere, Qu'une none ne poïst fere, Ren. 9830.• La piours [pire] amors c'est de nonains, LEROUX DE LINCY Prov, t. II, p. 327.• Les blances et les grises et les noires nonains Sont sovent pelerines as saintes et as sains ; Se Dix leur en set gret, je ne sui mie certains, RUTEB. 242.XIVe s.• Un escrinet de broderie de nonains, DE LABORDE Émaux, p. 406.XVe s.• Je congnois au voyle la nonne, VILLON Ballade..• Et pour la pitié de celle qu'il aymoit par amours, [le chevalier] avoit sis au dessus [près du lieu où était sa maîtresse, plus tôt que dans un bon lit] ; et pour ce dit on : pour la pitié de la nonnain baise le moyne l'oreiller, Perceforest, t. v, f° 65.Provenç. nona ; du latin ecclésiastique nonnus, nonna, qui était un terme de révérence, équivalent à père, à mère, et dont l'origine n'est pas encore établie. En italien nonno, nonna signifient grand-père, grand' mère.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.