- niche
- niche 1.(ni-ch') s. f.1° Enfoncement pratiqué dans l'épaisseur de quelque corps solide, pour y placer quelque chose, une statue, un vase, etc. Mettre une statue dans une niche. Le choeur de cette église est orné de saints placés dans des niches. Une niche de poêle.Terme d'architecture. Niche à cru, niche qui prend naissance au rez-de-chaussée et ne s'élève sur aucun socle massif.Niche feinte, renfoncement peu profond qui ne contient que des figures peintes ou en bas-relief.Niche rustique, niche dont les bandeaux sont décorés de refends et de feuillages.Niche en tour ronde, niche prise dans le dehors d'un mur circulaire.On fait des niches de rocaille, des niches de treillage.• Nous découvrîmes, dans une niche qui était dans une palissade, une Diane à l'âge de onze ou douze ans et plus belle que les forêts de Grèce et de Thessalie ne l'avaient jamais vue, VOIT. Lett. 10.Par extension.• Les abeilles qui ajustent avec tant de symétrie leurs petites niches, BOSSUET Connaiss. V, 2.Fig.• Tant que la niche du premier ministre sera vide, M. le Prince en prendra une grande force, RETZ III, 238.• Dont les noms.... placés comme en leurs niches, Vont de vos vers malins remplir les hémistiches, BOILEAU Sat. IX..2° Petit réduit pratiqué dans un appartement pour mettre un lit, etc. Lit en niche.Réduit pratiqué dans un jardin pour s'y retirer en particulier. Il y a une petite niche au bout du jardin.3° Petit meuble portatif dans lequel se retire et couche un chien, un chat.• Je dictai à M. le Duc sur une niche à chien que j'allai chercher faute de table portative, SAINT-SIMON 512, 25.4° Petit trône décoré sur lequel on expose le saint Sacrement.5° Fig. Demeure, retraite.• Heureusement, je me suis fait une niche dans laquelle on peut vivre et mourir à sa fantaisie, VOLT. Lett. Mme du Deffant, 18 févr. 1760.• Un jeune homme sortant de sa niche, qui n'avait jamais vu de capitale, J. J. ROUSS. Conf. II.XVIe s.• On fit sortir de derriere un rideau une grande roche argentée, qui contenoit 16 niches, en chacune desquelles estoit logée une nymphe portant le nom d'une province de France, D'AUB. Hist. II, 104.• À ce stratageme faut adjouster celui d'une souche brulée par un bout, dans laquelle on avoit logé des niches de pudre, D'AUB. ib. III, 144.Ital. nicchia, niche, nicchio, coquille, que Diez, vu que la finale italienne ne permet aucune dérivation de nidus, tire de mytilus, la moule ; la finale ytilus a pu donner icchio, comme vetulus, donna vecchio, et situla, secchia ; reste le changement de m en n, qui serait justifié par des exemples pris en français, mappa, nappe, mespilum, nèfle.————————niche 2.(ni-ch') s. f.Malice que l'on fait à quelqu'un.• Puisque la niche qu'il m'a faite est sans remède, n'en parlons plus, BALZ. Lett. à Conrart, 13 juill. 1653.• Nous lui jouerons tant de pièces, nous lui ferons tant de niches sur niches, que nous renverrons à Limoges M. de Pourceaugnac, MOL. Pourc. I, 3.• Ce qu'il [Barbezieux]fit encore de plus mal, ce furent les niches de toutes les sortes qu'il s'appliqua depuis à faire à M. d'Aligre, SAINT-SIMON 63, 54.• Mon héros passe sa vie à m'accabler de bontés et de niches, VOLT. Lett. Richelieu, 4 févr. 1771.Autre forme de nique.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.