- netteté
- (nè-te-té) s. f.1° Qualité de ce qui a clarté et brillant.• Il ne tombe jamais de torrent qui trouble la netteté de son eau, VAUG. Q. C. III, 4.• Que si par l'impétuosité de son cours elle [une fontaine] agite trop violemment la terre sur laquelle elle passe.... aussitôt vous lui voyez perdre sa netteté naturelle, BOSSUET Sermon pour une profession, Virginité, Préambule.2° Qualité de ce qui est sans saleté. La netteté du corps.Fig. La netteté des mains, probité de celui qui ne s'attribue aucun profit illicite.• Guerchois mourut avec les regrets de tous les généraux, de tout le pays pour la netteté de ses mains et son exacte discipline, SAINT-SIMON 153, 239.3° Qualité de celui qui a les conceptions claires.• Il me semble qu'elles [les femmes] s'expliquent avec plus de netteté, et qu'elles donnent un tour plus agréable aux choses qu'elles disent, LA ROCHEFOUC. Portrait..• M. d'Ormesson a continué la récapitulation du procès, il a fait des merveilles, c'est-à-dire il a parlé avec une netteté, une intelligence et une capacité extraordinaire, SÉV. 9 déc. 1654.• Avec quelle incomparable netteté d'esprit leur faisait-il voir la vérité et l'antiquité de la religion !, FLÉCH. Duc de Mont..• Avec quelle netteté vous exposez les raisons de vos adversaires ! vous les mettez dans toute leur force, pour ne leur laisser aucune ressource lorsqu'ensuite vous les détruisez, VOLT. Lett. Mairan, 9 nov. 1736.Il se dit aussi de ce qui émane de l'esprit. La netteté des expressions.• La netteté du style, laquelle consiste en l'arrangement des mots et en tout ce qui rend l'expression claire et nette, VAUGEL. Rem. t. II, p. 1044, dans POUGENS.• Il y avait beaucoup de netteté dans son discours [de Zuingle], BOSSUET Var. II.• Cette brièveté et cette netteté si délicieuse pour l'esprit, FONTEN. l'Hôpital..• Quelle élévation ! quelle netteté dans ces mémoires qu'on a trouvés après sa mort !, MASS. Or. fun. Conty..• La netteté du travail, et l'excellence du goût, DIDEROT Salon de 1765, Oeuv. t. XIII, p. 350, dans POUGENS.• Une netteté dans les idées, une finesse, une justesse, une rapidité dont on était surpris, MARMONTEL Mém. V.XIIe s.• En atemprance e en netteé, Rois, p. 2.XIIIe s.• [La Sainte Vierge] La nete fleur, la nete rose, La netteez de tout le monde, GAUTIER DE COINCY p. 186.• À grant honte seroit tornée La neteés de ta pensée, GUI DE CAMBRAI Barl. et Jos. p. 268.• Et de ceste vertu descendent deus autres.... c'est cortoisie et neeté, BEAUMANOIR I, 7.• En Egypte on puet miels [peut mieux] apercevoir ces coses pour la neteé de l'air, Comput, f° 13.XVe s.• Neté de corps vous soit contribuée, E. DESCH. Poésies mss. f° 158.XVIe s.• Les eaux courantes servent à la netteté, lavans les immondices du mesnage, O. DE SERRES 751.Net.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.