- nasarde
- (na-zar-d') s. f.Chiquenaude sur le nez.• Et Mars jura par saint Firmin Qu'il voulait donner des nasardes Au beau monsieur de Neuf-Germain, VOIT. Poésies, Oeuv. t. II, p. 160.• Et bourré par les gardes, N'est, pour tout son savoir, payé que de nasardes, DU CERCEAU Incomm. de la grand. III, 7.• Je ne m'accommoderai jamais à cet original-là.... ce qu'il vient de faire mériterait cent nasardes, DESTOUCHES Tambour nocturne, II, 10.Fig. et familièrement. Donner une nasarde, des nasardes à quelqu'un, se moquer de lui.• Chacun pourra lui [à un auteur] donner sa nasarde, L'appeler buffle et stupide achevé, J. B. ROUSS. Ép. I, 1.• Votre indignation, mon cher philosophe, est des plus plaisantes ; j'aime vous voir rire au nez des polichinelles, à qui vous donnez tant de nasardes, VOLT. Lett. d'Alemb. 1er mai 1765.Recevoir, essuyer des nasardes, être moqué, insulté.• Je voudrais bien savoir quel plaisir prennent les puissances chrétiennes à recevoir tous les jours des nasardes sur le nez de leurs ambassadeurs, dans le divan de Stamboul, VOLT. Lett. Cte de Voronzof, 26 fév. 1769.• Il est dur de se déplacer à cinquante ans ; mais il ne l'est pas moins de rester chez soi pour y essuyer des nasardes, D'ALEMB. Lett. à Volt. 30 juin 1765.Homme à nasardes, homme fait pour être méprisé et moqué impunément.• Ils traitent les savants de faquins à nasardes, MOL. Fâch. III, 2.• Moi, monsieur ! - Il me craint.... vous faites le plongeon, Petit noble à nasarde enté sur sauvageon, REGNARD le Joueur, III, 11.En forme d'interjection.• Et la gloire a crié.... Victoire à Catherine, Nasarde à Mahomet !, VOLT. Lett. à Cath. 18.XVIe s.• Je veulx qu'ils donnent une nasarde à Plutarque sur mon nez, et qu'ils s'eschauldent à injurier Seneque en moy, MONT. II, 98.Lat. nasus, par l'intermédiaire de nasard, qui a rapport au nez.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.