- naissant
- naissant, ante(nê-san, san-t') adj.1° Qui naît, qui commence à vivre. Enfant naissant. Poulain naissant. Plantes naissantes.• La grêle Qui.... à coups impétueux Abat l'honneur naissant des rameaux fructueux, BOILEAU Lutr. V.• Quelque monstre naissant dans ce temple s'élève, RAC. Athal. II, 6.2° Fig. Qui commence à se former, à se développer, en parlant des personnes.• La famille en pâlit et vit en frémissant Dans la poudre du greffe un poëte naissant, BOILEAU Épît. V.• Tout un peuple naissant est formé par mes mains, RAC. Ésth. Prologue..• Enfin Néron naissant A toutes les vertus d'Auguste vieillissant, RAC. Brit. I, 1.• Avant cela, un autre homme devenu fort célèbre, mais alors naissant, avait songé à se faire par M. de Dangeau une entrée à la cour, c'est M. Despréaux qui...., FONTEN. Dangeau..• Les peuples naissants se multiplient et croissent beaucoup, MONTESQ. Esp. XXIII, 10.• Le théologien naissant ne traita pas avec assez de justice et de lumières une science qui n'est pas aussi inutile qu'il le pensait au théologien même, D'ALEMB. Éloges, Bossuet..Il se dit aussi des choses.• Quoi ! se pourrait-il faire.... Que ma grandeur naissante y fît quelque jaloux ?, CORN. Nicom. IV, 5.• Ô présage fatal pour un règne naissant, De l'arroser de sang, et de sang innocent !, ROTR. Antig. V, 1.• Les inclinations naissantes ont des charmes inexplicables, et tout le plaisir de l'amour est dans le changement, MOL. D. Juan, I, 2.• Caïn, le premier enfant d'Adam et d'Ève, fait voir au monde naissant la première action tragique, BOSSUET Hist. I, 1.• Soit que son coeur, jaloux d'une austère fierté, Enviât à nos yeux sa naissante beauté, RAC. Brit. II, 2.• Ils me reprocheraient, non des cris impuissants, Des desseins étouffés aussitôt que naissants...., RAC. ib. IV, 2.• Quand vos charmes naissants, inconnus à mon père, N'avaient encor paru qu'aux yeux de votre mère, RAC. Mithr. I, 2.• L'aimable simplicité du monde naissant, FÉN. Lettres à Lamotte sur les anciens, 4 mai 1714.• Denis n'avait conclu la paix avec les Carthaginois que pour se donner le temps d'affermir son autorité naissante, ROLLIN Hist. anc. Oeuv. t. I, p. 261, dans POUGENS.• Ce n'était pas un État qui fût dans sa décadence qu'il [Charles XII] entreprit de renverser, mais un empire naissant, MONTESQ. Esp. X, 13.• D'une ville naissante, encor mal assurée, Au peuple américain nous défendons l'entrée, VOLT. Alz. I, 1.• Il y avait encore dans l'Asie Mineure un grand nombre de manichéens qui vivaient paisibles, parce que la fureur d'enthousiasme qui n'est guère que dans les sectes naissantes était passée, VOLT. Moeurs, 29.• Ce goût naissant ne s'éteignit plus depuis ce temps-là, J. J. ROUSS. Confess. V.• Son lit [de l'aurore] du jour naissant est nommé le berceau, DELILLE Trois règnes, I.3° Cheveux naissants, cheveux qui flottent en liberté comme ceux des enfants, ou qui sont frisés en long, comme l'étaient autrefois ceux des magistrats.Perruque naissante, perruque qui imite les cheveux naissants.• Puisqu'on veut bien placer ma maigre figure sous le visage rebondi de M. le cardinal de Bernis, j'aurai l'honneur de vous envoyer incessamment ma petite tête en perruque naissante, VOLT. Lett. Duclos, 10 avril 1761.Tête naissante, tête nouvellement rasée dont les cheveux commencent à repousser.4° Terme de physique. Rouge naissant, teinte rouge que commence à prendre un corps que l'on chauffe.Terme de chimie. Un gaz est à l'état naissant ou de gaz naissant au moment où il abandonne une combinaison ; et l'on a remarqué qu'à l'état naissant les corps ont plus de tendance à se combiner avec les autres que quand ils sont à l'état libre.5° Terme de blason. Se dit des animaux dont on ne voit que le haut du corps, les pieds de devant et le bout de la queue.XVIe s.• Au regard des heritages vulgairement dits et appelez propres ou naissans venus de peres ou meres ou d'autres parens, iceux heritages doivent retourner au plus prochain parent dudit defunt en ligne descendante du costé dont sont procedez lesdits heritages, Nouv. coust. génér. t. II, p. 680.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.