- mésestimer
- (mé-zè-sti-mé) v. a.1° N'avoir point d'estime pour.• Ce n'est point à Camille à t'en mésestimer, CORN. Hor. I, 4.• Et, pour ne risquer rien en pratiquant les femmes, Les adorer en gros toutes confusément, Et les mésestimer toutes séparément, TH. CORN. l'Amour à la mode, IV, 1.• Les Allemands ne peuvent nier la dette [avoir été battus] cette fois, et ce n'est pas sans raison qu'on les mésestime chez vous, BAYLE Lett. à Minutoli, 17 mars 1675.• Seigneur, il est bien dur, pour un coeur magnanime, D'attendre des secours de ceux qu'on mésestime, VOLT. Zaïre, II, 1.2° Apprécier une chose au-dessous de sa valeur. Vous mesestimez ce diamant.3° Se mésestimer, v. réfl. Avoir de la mésestime pour soi-même.• C'est donc avec raison que l'âme s'humilie, Se mésestime, se déplaît, CORN. Imit. I, 22.1. MÉSESTIMER, MAL ESTIMER., Mésestimer, en parlant des choses, se prend toujours en mauvaise part, et signifie apprécier les choses au-dessous de leur juste valeur. Mal estimer se dit soit en bien, soit en mal, et c'est estimer ou au-dessus ou au-dessous de la juste valeur, LAVEAUX.2. MÉSESTIMER, MÉPRISER., Mésestimer, c'est accorder une estime moindre qu'il ne faut ; mépriser, c'est accorder un prix moindre qu'il ne faut. Ces deux mots sont donc très voisins ; ils ne se distinguent que par la nuance entre estime et prix.XVIe s.• Je ne la mesestime pas [l'étymologie], et ne veux point dire qu'elle ne serve beaucoup à l'intelligence des mots, J. PELLETIER dans LIVET, la Gramm. franç. p. 162.Mes... préfixe, et estimer.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.