- mésaise
- (mé-zê-z') s. m.1° Diminution de l'aisance.• La raison est que tout ce qu'on en tire [des sujets] au-delà [de ce qui est nécessaire à l'État] les jette dans un mésaise qui les appauvrit d'autant, VAUBAN Dîme, p. 228.• Parce qu'on vit dans le mésaise et la nécessité, LE P. SIMON MARS Myst. du roy. de Dieu, p. 94, dans POUGENS..2° Diminution de l'aise.• Ce dissolvant qui picote l'estomac lui prépare par ce mésaise un plaisir très vif, FÉNEL. Exist. 35.• Mme la duchesse, la reine des plaisirs, chez qui Monseigneur s'était réfugié, chassé par le mésaise [de chez Mme la princesse de Conti], SAINT-SIMON 177, 105.• Le désir est une espèce de mésaise que le goût du bien met en nous, VAUVENARGUES. Esprit humain, 40.3° Cachot étroit et bas où l'on ne peut se tenir debout ou couché qu'à grande peine.• Au-dessous il y a des cachots noirs, étroits et incommodes, comme ceux que les geôliers des prisons ordinaires appellent mésaises, FURETIÈRE Factums, t. II, p. 309.MÉSAISE, MALAISE. Ces deux mots ne diffèrent que par les préfixes, qui, bien que d'origine distincte, ont pris le même sens. Seulement mésaise est de plus ancienne formation et beaucoup moins usité.XIIIe s.• A-il mesaise au monde qu'à la moie [à la mienne] compere [soit égale] ?, Berte, XVIII.• Car ma mesaise avez en grant joie muée, ib. CXXVI.• Quant li rois Guis le sot, si fu à mesaise de cuer et fist escrire les lettres...., Chr. de Rains, 24.• Vous savez que le sage dit que mesaise que l'homme ait ou cuer, ne li doit parer [paraître] ou visage, JOINV. 281.XVIe s.• Celuy qui pour sa fin establiroit nostre peine et mesaise, MONT. I, 69.• Retraicte fameuse des difficultez et mesayses qu'ils [les dix mille] eurent à surmonter, MONT. I, 261.Mes.... préfixe, et aise.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.