- mécréant
- mécréant, ante(mé-kré-an, an-t') adj.1° Qui croit mal, qui appartient à une autre religion que la religion chrétienne. Les nations mécréantes.S. m.• Bien à propos s'en vint Ogier en France, Pour le pays des mécréants monder, Rondeau en vieux langage, dans LA BRUY. XIV.• Ce temps où la France s'en allait en guerre contre les mécréants et les infidèles, CHATEAUBR. Génie, II, I, 5.2° Incrédule, qui ne veut pas croire.• Vous avez l'âme bien mécréante, MOL. Festin de P. III, 1.Qui ne croit pas à la religion.• Biron, avec de la grâce, de la capacité à la guerre, était fort débauché, fort mécréant, et le pillage n'est pas chose qui effarouche les Allemands, SAINT-SIMON 450, 53.Substantivement, un mécréant, un esprit fort.• Malheur au mécréant qui contredit ces grandes vérités [que la Providence fait tout] !, VOLT. Mél. hist. Déf. de mon oncle, I.MÉCRÉANT, INFIDÈLE. Les mécréants sont ceux qui croient mal, les infidèles sont ceux qui n'ont pas la vraie foi ; en ce sens ces mots sont synonymes, mais ne se disent que des idolâtres, des païens et des musulmans, et non des hérétiques ou schismatiques. Mécréant et infidèle sont encore synonymes quand ils signifient celui qui ne croit pas à la religion révélée. La seule différence est que mécréant étant le terme ancien a pris quelque chose de familier et d'ironique, que n'a pas infidèle qui est plutôt du langage soutenu.XIIe s.• Illoc jura li paiens mescreant...., Roncisv. 28.XIIIe s.• Et li tiers ot non Jehan qui fu mauvais et mescreans et mal creans en Dieu, Chron. de Rains, p. 8.• Si que, par droite justice et par droit jugement de sainte Eglise, il soient condampné et tenu por mescreant, BEAUMANOIR XI, 25.XIVe s.• Nul mescreant ne doibt estre contrainct par guerre ne aultrement pour venir à la foi catholique, Songe du Vergier, I, 54.XVe s.• Les plus grands des royaumes mescreans dont on eut la connoissance, FROISS. II, III, 25.Mes.... préfixe, et creant, prononciation normande de croyant ; provenc. mescreant ; ital. miscredente.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.