- méchamment
- (mé-cha-man) adv.Avec méchanceté.• Combien les lunettes nous ont-elles découvert d'êtres qui n'étaient point pour nos philosophes d'auparavant ! on entreprenait méchamment l'Écriture sainte sur le grand nombre des étoiles, en disant : il n'y en a que mille vingt-deux, nous le savons, PASC. Pens. XXIV, 36, éd. HAVET..• Lors le richard, en larmoyant lui dit : Je pleure, hélas ! pour ce pauvre Holopherne, Si méchamment mis à mort par Judith, RAC. Épigr. 6.• Mais pour un lourd frelon, méchamment imbécile, Qui vit du mal qu'il fait et nuit sans être utile, On écrase à plaisir cet insecte orgueilleux, VOLT. Disc. 3.XIVe s.• Et nul ne diroit que celi fust beneuré qui auroit en vie eu et usé de tant de bonnes fortunes et fineroit sa vie ainsi mescheament et miserablement, ORESME Eth. 22.XVe s.• Et pour ce que rien n'en fut fait, perdirent-ils mechamment [malheureusement] leur ville, FROISS. I, I, 199.XVIe s.• Il commença à devenir mechantement fin, DESPER. Contes, XXXI.• Pour moy, je sçais bien dire : il faict meschamment cela, et vertueusement cecy, MONT. IV, 160.Méchant, et le suffixe ment ; Berry, méchantement. Meschant, étant le participe présent de meschoir et n'ayant qu'une terminaison pour le masculin et le féminin, a donné régulièrement meschant-ment ; puis, quand ces adjectifs commencèrent à prendre l'e muet au féminin, on forma meschantement, qui n'a pas duré.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.