- mystique
- (mi-sti-k') adj.1° Qui a un caractère de spiritualité allégorique, en parlant des choses de la religion. L'Église est le corps mystique de Jésus-Christ.• Le secret de l'Esprit de Dieu caché dans l'Écriture ; car il y a deux sens parfaits, le littéral et le mystique, PASC. Lett. à Mlle de Roannez, 2.• De peur qu'il [M. Périer] donne bien plus de soin et de peine au bâtiment d'une maison qu'il n'est pas obligé de faire, qu'à celui de cette tour mystique dont tu sais que saint Augustin parle dans une de ses lettres, PASC. Lett. à Mme Périer, 5 nov. 1648.• Le saint travail de l'Église pour enfanter de nouveau en Notre-Seigneur ceux qu'elle a perdus dans le schisme du dernier siècle, est l'effort commun de tout le corps mystique de Jésus-Christ, BOSSUET 1re instr. sur les prom. de l'Église, 1.• Et Jésus-Christ même se voyait contraint [dans des persécutions], au grand malheur des hommes ingrats, de chercher d'autres voiles et d'autres ténèbres que ces voiles et ces ténèbres mystiques dont il se couvre volontairement dans l'eucharistie, BOSSUET Reine d'Anglet..• Il [Tertullien] dit dans le livre du Baptême que, nous autres chrétiens, nous sommes des poissons mystiques, qui ne pouvons naître que dans l'eau, ni conserver notre vie qu'en y demeurant, BOSSUET Sermons, Rechutes, 2.• Les fidèles, qui sont les membres du corps mystique de Jésus-Christ, BOURDAL. 2e dim. après l'Épiphan. Dominic. t. I, p. 64.Substantivement. Le mystique, ce qu'il y a de raffiné dans la spiritualité.• Corbinelli est tout pétri dans le mystique, il y a plus d'un an ; je suis dans cette confidence : tous les dehors de la place sont tellement pris, qu'il ne peut souffrir d'autres lectures, SÉV. 11 sept. 1689.2° Qui a un caractère comme mystique.• La coutume fait toute l'équité, par cette seule raison qu'elle est reçue ; c'est le fondement mystique de son autorité, PASC. Pens. III, 8, édit. HAVET..3° Qui raffine sur les matières de dévotion et sur la spiritualité. Auteur mystique. Livre mystique.• Je vous dirai que Corbinelli est plus mystique que jamais ; il est au delà de sainte Thérèse, SÉV. 612.4° S. m. et f. Un mystique, une mystique, celui, celle qui est livrée au mysticisme.• Bien informés que ces dangereuses manières de prier [les états d'oraison], introduites par quelques mystiques de nos jours, se répandaient insensiblement, même dans votre diocèse, BOSSUET Ordonn. sur les états d'oraison.• Quand on vient avec nos mystiques à faire un dogme formel de l'indifférence du salut, jusqu'à ne le plus désirer ni demander, BOSSUET États d'orais. IX, 7.• C'est ainsi quelquefois qu'un indolent mystique, Au milieu des péchés tranquille fanatique, Du plus parfait amour pense avoir l'heureux don, Et croit posséder Dieu, dans les bras du démon, BOILEAU Ép. XII.• L'histoire ne nous a rien raconté de nos mystiques, que nous ne retrouvions dans Jamblique, DIDER. Opin. des anc. philos. (éclectisme)..5° S. f. Étude de la spiritualité.• Attaché aux saints pères et aux principes de la théologie, dont la mystique est une branche, BOSSUET Rem. Rép. à la relat. sur le quiétisme, VII, 1.• La nouvelle mystique, les doctrines des nouveaux mystiques, BOSSUET Instr. sur les étais d'orais. III, 20.XVIe s.• La theologie, mesme la mystique, nous enseigne que, pour bien preparer notre ame à Dieu et à l'impression du Saint Esprit, il faut la vuider, nettoyer...., CHARRON Sagesse, II, 2.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIREMYSTIQUE. Ajoutez :
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.