- moraillon
- (mo-râ-llon, ll mouillées, et non mo-râ-yon) s. m.Pièce de fer qui sert à la fermeture d'une malle, d'une porte, etc. en laissant passer, dans une lunette qui s'y trouve formée, un anneau destiné à recevoir un cadenas.XIIIe s.• Primaut qui plus vesiez [adroit, fin] fu, Prist la huche, et à quelque paine En a brisée la moraine, Ren. 3114.XIVe s.• Un coffre duquel le morillon fu rompu, DU CANGE moralla..XVe s.• Le suppliant, d'une serpe qu'il tenoit, rompit le morreul d'un coffre, DU CANGE ib..• Ung morillon pour fermer la serrure, Bibl. des chartes, 3e série, t. IV, p. 390.XVIe s.• Appliquans des morillons et cadenats jusqu'aux boutiques et fenestres pour les empescher de courir à l'allarme, D'AUB. Hist. I, 276.• Le mareschal demi yvre leur presta des marteaux, et leur aida à rompre le mourillon de la barre, D'AUB. ib. II, 114.Origine inconnue. Les formes sont moraine, morreul, bas-latin moralla, et les dérivés morillon, mourillon. Cela semble indiquer un radical mor, qui se trouve probablement dans le provençal mor, morre, morr, museau, le catalan morro, mais qui reste indéterminé.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE2. MORAILLON (mo-ra-llon, ll mouillées), adj. invar. Émeraude moraillon, émeraude brute.• Les analyses qu'il vient de faire sur les émeraudes moraillon, c'est-à-dire les émeraudes brutes, H. DE PARVILLE Journ. offic. 17 déc. 1869, p. 1647, 3e col..Ce paraît être le même mot que morion 2 (voy. ce mot au Dictionnaire).
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.