mollement

mollement
(mo-le-man) adv.
   D'une manière molle. Être assis mollement.
   J'étais couché mollement, Et contre mon ordinaire Je dormais tranquillement, LA FONT. l'Amour mouillé, Imit. d'Anacréon..
   Mollement couchés sur des carreaux de velours, entourés de rideaux de soie, qu'ils ouvrent ou ferment à leur gré, ces superbes indolents..., RAYNAL Hist. phil. IX, 19.
   Mais, oh ! que mollement reposera ma cendre...., A. CHÉN. Élégies, IX..
   Avec un abandon gracieux. Se balancer mollement.
   Fig. Avec un abandon moral.
   Ces femmes.... Dont l'oeil rit mollement avec afféterie, RÉGNIER Sat. IX..
   Me laisser [dit le sceptique] mollement conduire à la mort, dans l'incertitude de l'éternité de ma condition future, PASC. Pensées, t. I, p. 299, éd. LAHURE..
   Pour ne jamais sortir de l'état où vous êtes, vous n'avez qu'à suivre vos penchants, vous prêter à vous-même, vous laisser entraîner mollement au courant, MASS. Carême, Fausse conf..
   Et toi, qui mollement te livres Au doux sourire du bonheur, LAMART. Médit. II, 15.
   Sans grande vigueur.
   Qu'au reste les veneurs, allant sur leurs brisées, Ne forcent pas le cerf s'il est aux reposées ; Qu'ils prennent connaissance et pressent mollement, Sans le donner aux chiens qu'à mon commandement, CORN. Clit. II, 5.
   Vante un baiser cueilli sur les lèvres d'Iris, Qui mollement résiste...., BOILEAU Art p. II.
   Ils agissent mollement dans les choses qui sont de leur devoir, LA BRUY. XI.
   L'armée du pape se conduit lâchement, celle de Venise mollement, VOLT. Ann. Emp. Charles-Quint, 1526.
   Les personnes dont vous parlez le serviraient peut-être, mais très mollement, et les dévots crieraient et l'emporteraient, D'ALEMB. Lett. à Voltaire, 18 juill. 1760.
   D'une manière efféminée. Vivre mollement.
   Vers le milieu de l'autre siècle, tout ne respirait que cet amour tendre et mollement passionné qui régnait dans la tragédie, SAINT-FOIX Ess. Paris, Oeuvr. t. III, p. 385, dans POUGENS.
   Je n'aurais point, en vers de délices trempés. Et de l'art des plaisirs mollement occupés...., A. CHÉN. Élégies, XIV.
   XIIIe s.
   Tybert s'escuse molement, Que vers lui corpable [coupable] se sent, Ren. 2204.
   Et te disrent que cil [le roi régnant] n'avoit mestier à roi, et te prierent moult que tu lou fusses ; et tu lor respondies molement, et deis que tu ne lou pooies estre tant com li rois Moines vesquist ; einsinc fainsis [tu feignis] ta parole, Merlin, f° 39, recto.
   XIVe s.
   Qu'il ne feroient nulle chose pereceusement ne mollement, BERCHEURE f° 37, verso..
   Et donques appartient il proceder molement aveuc telle gent, et leur fere guerre par dilacions ?, BERCHEURE f° 97, verso..
   XVe s.
   Et disoit que Jean Lyon s'acquittoit trop mollement en celle besogne, FROISS. II, II, 52.
   XVIe s.
   Afin qu'il couchast plus mollement, AMYOT Alc. 27.
   Molle, et le suffixe ment ; provenç. molamen ; espagn. muellemente ; ital. mollemente.

Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. . 1872-1877.

Игры ⚽ Поможем решить контрольную работу

Regardez d'autres dictionnaires:

  • mollement — [ mɔlmɑ̃ ] adv. • XIIIe; de mol, mou 1 ♦ Sans vigueur, sans énergie. ⇒ faiblement. Travailler mollement, sans ardeur, sans empressement. Réclamer qqch. mollement, avec mollesse, sans conviction. ⇒ timidement. 2 ♦ Avec douceur et lenteur, avec un… …   Encyclopédie Universelle

  • mollement — Mollement. adv. Il n a guere d usage au propre que dans cette phrase, Estre couché mollement, pour dire, Estre couché sur un lit bien mou. Il signifie fig. Foiblement, laschement, sans vigueur. Agir mollement. travailler mollement. il s est… …   Dictionnaire de l'Académie française

  • mollement — Mollement, Molliter Mollement, en maniere de femme, Effoeminate …   Thresor de la langue françoyse

  • MOLLEMENT — adv. D une manière molle. Il n est guère usité au propre que dans ces phrases, Être couché mollement, être assis mollement, Être couché dans un bon lit, être assis sur un siége bien mollet. MOLLEMENT, au figuré, signifie, Avec un abandon gracieux …   Dictionnaire de l'Academie Francaise, 7eme edition (1835)

  • MOLLEMENT — adv. D’une manière molle. Il n’est guère usité au propre que dans ces phrases : être couché mollement, être étendu mollement, être couché dans un bon lit, être étendu de manière à reposer ses membres. MOLLEMENT, au figuré, signifie Avec un… …   Dictionnaire de l'Academie Francaise, 8eme edition (1935)

  • mollement — molle фр. [моль], ит. [мо/лле] mollement фр. [молема/н] mollemente ит. [моллемэ/нтэ] мягко, слабо, нежно …   Словарь иностранных музыкальных терминов

  • mollement — adv., doucement : PLyAN PLyAN (Arvillard | Albanais) …   Dictionnaire Français-Savoyard

  • pendre — [ pɑ̃dr ] v. <conjug. : 41> • 980 « être suspendu »; lat. pop. °pendere ( e bref), class. pendere (e long) I ♦ V. intr. (Choses) 1 ♦ Être fixé, suspendu par le haut, la partie inférieure restant libre. Morceau de viande qui pend à un… …   Encyclopédie Universelle

  • faiblement — [ fɛbləmɑ̃ ] adv. • 1080 fieblement; de faible 1 ♦ D une manière faible; avec peine. Combattre, résister, se défendre faiblement. « L Assemblée réclama faiblement, mollement » (Michelet). ⇒ mollement, vaguement. 2 ♦ À un faible degré. ⇒ doucement …   Encyclopédie Universelle

  • paresseusement — [ paresøzmɑ̃ ] adv. • XIIe; de paresseux 1 ♦ Avec paresse; sans énergie. Corps paresseusement étendus sur la plage. 2 ♦ Avec lenteur. Fleuve qui coule paresseusement. ⇒ mollement. ● paresseusement adverbe Avec paresse …   Encyclopédie Universelle

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”