- massue
- (ma-sue) s. f.1° Espèce de fort bâton qui a un bout très gros et qui servait d'arme. On représente Hercule avec une massue.• Pour tuer une puce, il voulait obliger Ces dieux [Jupiter et Hercule] à lui prêter leur foudre et leur massue, LA FONT. Fabl. VIII, 5.• Ils portent des massues pleines de gros noeuds et garnies de pointes de fer, FÉN. Tél. X..• Le schisme de Donat, du temps de saint Augustin, fut cruel ; les prêtres des deux partis armèrent leurs ouailles africaines de massues, attendu que l'Église abhorre le sang, VOLT. Pol. et lég. Prix just. et hum. VIII.• M. le duc de Choiseul doit être las de voir des gens qui demandent à Hercule sa massue pour tuer des mouches, VOLT. Lett. Chabanon, 11 janv. 1768.• C'est l'orgueil qui arma Caïn de la massue fratricide, CHATEAUBR. Génie, I, II, 1.• Il [Hercule] y porte la flamme [au bûcher], il monte, sous ses pieds Étend du vieux lion la dépouille héroïque, Et, l'oeil au ciel, la main sur la massue antique, Attend sa récompense et l'heure d'être un dieu, A. CHÉN. Fragments, Hercule..Fig. Faire de sa tête massue, s'exposer à quelque peine, à quelque péril, pour réussir en une affaire.Fig.• C'eût été pour eux le dernier désespoir de se voir privés de la massue qui avait si bien joué sur le jeune prince, SAINT-SIMON 207, 33.2° Coup de massue, accident fâcheux et le plus souvent imprévu.• Il fut frappé de ces paroles comme d'un coup de massue, SCARR. Rom. com. I, 6.• Tout était prêt, il arrive un coup de massue qui rabaisse la joie, SÉV. 199.• Ce fut un mouvement oratoire des plus beaux, quand, se tournant vers moi qui, foi de paysan, ne songeais à rien moins, il m'apostropha de la sorte : vil pamphlétaire ; coup de foudre, non, de massue, vu le style de l'orateur, dont il m'assomma sans remède, P. L. COUR. Pamphl. des pamphl..3° Massue, massue épineuse ou grande massue d'Hercule, le rocher cornu, sorte de coquille.4° Partie supérieure du corps de certains champignons.Massue d'Hercule, variété de concombre.XIIe s.• Lors veïssiez haster vilains, Piex et machues en lor mains, WACE dans DU CANGE, maxuca..XIIIe s.• Car gent i ot à grant plenté, Qui portent haces et maçues, Lai de Melion.• Et aussi ne doi-je pas prester ne donner vin à home yvre, ne machue à fol, BEAUMANOIR XXXVII, 8.• Li abes prent une macue Qui moult estoit grant et cornue, Et le prieur un chandelier, Ren. 6953.XVe s.• Fol se retrait toujours à sa massue [marotte], et le saige aux bonnes oeuvres, Perceforest, t. III, f° 73.• Il y avait un adjectif massu, qui, voulant dire massif, venait de masse 1 : Or voist tout à la massue [que tout aille en bloc], E. DESCH. Poésies mss. f° 46.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.