- martin
- martin 1.(mar-tin) s. m.Nom propre qui se trouve dans plusieurs locutions proverbiales.Il y a plusieurs ânes qui s'appellent Martin, c'est-à-dire il ne faut pas affirmer une chose d'après un seul indice.C'est le prêtre Martin qui chante et qui répond, se dit d'un homme qui fait la demande et la réponse, qui veut se mêler de tout.Pour un point Martin perdit son âne, locution qui se dit de ceux qui, pour retenir quelque chose de peu d'importance, abandonnent ce qu'ils ont de plus solide. On a expliqué cette locution en disant qu'un abbé ayant mal placé le point dans une inscription mise au fronton de son abbaye nommée Asello [asellus, ânon], un pape lui ôta cette abbaye ; mais cette explication est sans aucun fondement.On trouve aussi : Pour un poil Martin perdit son âne, forme du proverbe qu'on explique en disant que, Martin ayant perdu son âne à la foire et n'ayant pu dire de quel poil il était, le juge l'adjugea à celui qui en était le détenteur.On ne dit guère Martin qu'il n'y ait de l'âne.Le mal Saint-Martin, l'ivresse, à cause qu'on s'enivrait beaucoup aux foires de la Saint-Martin.Martin est aussi le nom qu'on donne à l'ours retenu et dressé dans les ménageries.XIVe s.• Le prestre Martin ne se reconnoist qu'en son livre, Songe du vergier, I, 134.XVe s.• La dame le veult marier, si elle peut, à la damoiselle, car il est très bien herité, et est simple et bejaune : si en sera Martin de Cambray, car il en sera saint sur le baudroy [Martin et Martine sont les jaquemars de l'horloge de Cambrai ; Martin est un paysan en jaquette et armé, qui porte une ceinture fortement serrée sur les reins ; de là vient que d'un homme ridiculement serré de la ceinture on a dit : ceint sur le cul comme Martin de Cambrai], Les 15 joyes de mariage, p. 99.• Allez, n'oubliez pas à boire, Si vous trouvez Martin Garant, Patelin, V. 91.XVIe s.• Ce que ne veut Martin veut son asne, LEROUX DE LINCY Prov. t. II, p. 52.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE1. MARTIN. - HIST. Ajoutez : XIIIe s.• Puis li a dit : Dans viels, anvers moi entendez, Que je vos ai mult bien quenu et avisé ; De tout autre martin vous convenra parler, GUI DE BOURGOGNE V. 1402.(locution à ajouter à celles où le nom propre Martin figure proverbialement).————————martin 2.(mar-tin) s. m.Genre d'oiseaux qui se rapprochent des merles.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.