- maquignon
- (ma-ki-gnon) s. m.1° Marchand de chevaux.• Un maquignon de la ville du Mans Chez son évêque était venu conclure Certain marché de chevaux bas-normands, J. B. ROUSS. Épigr. I, 24.• Non, monsieur ; il vous les vendra en conscience. - M. Turcaret : La conscience d'un maquignon !, LESAGE Turcaret, III, 11.Maquignon se prenant souvent en mauvaise part, on dit maintenant marchand de chevaux.2° Par extension, homme qui, sans faire le commerce des chevaux, se mêle d'en revendre, d'en troquer, en corrigeant ou en faisant disparaître leurs défauts.3° Fig. et familièrement, maquignon, maquignonne, celui, celle qui s'intrigue pour ménager un marché de places, d'emplois, et pour faire des mariages.• Il n'y aurait pas grand mal quand tous ces maquignons de mariages-là seraient au fond de la rivière avec une bonne pierre au cou, REGNARD Sérén. sc. 1.• Il y a de ces veuves et de ces maquignonnes dans les autres pays, LESAGE Diable boit. ch. VI, dans POUGENS.• Cette courtière était une maquignonne d'affaires, qui prêtait et empruntait sur gages, VOLT. Polit. et législ. Essai probab. en fait de justice, 1re probabilité..Maquignon d'amour, homme qui s'entremet, procure des rendez-vous, des tête-à-tête.Fig.• Maquignons de la gloire, ils en font le partage, GOMBAULD Ép. liv. III, dans RICHELET.XVIe s.• Tu veux doncques, Socrates, dit-il, que je sois maquignon de chevaux, LA BOËTIE 127.• Il se fit maquignon de chevaux, DESPER. Contes, XXVII.• Il est vray que, pour parvenir à telles exemptions, faut captiver la benevolence de cestuy-ci ou cestuy là, tous maquignons, FROUMENTEAU Finances, IIIe livre, p. 397.Maquignon paraît avoir le même radical (maq) que maquereau 2, et tenir au flamand maeken, trafiquer. On a dit aussi macquillon :• Aux macquillons [je donne] les chevaux de poste du mont de la Bouille de Pontaudemer avec les asnes d'Arcadie, Les estreines universelles de Tabarin, édit. des Joyeusetez, p. 5, dans FR. MICHEL, Argot.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.