- manigance
- (ma-ni-gan-s') s. f.Terme familier. Manoeuvre secrète et artificieuse.• Le mari ne se doutera point de la manigance, MOL. G. Dandin, I, 2.• J'ai crainte ici dessous de quelque manigance, MOL. l'Ét. I, 4.• Il y a de la manigance en cette affaire, LE SAGE Crisp. riv. de son maître, sc. 21.• Laissez donc, je sais toute la manigance : il ne vous écrit pas, vous ne lui écrivez pas, et pourtant vous êtes en correspondance, PICARD Manie de briller, II, 3.MANIGANCE, MACHINATION. Dans la manigance, il y a la main ; dans la machination, il y a la machine. La machination est donc quelque chose de plus compliqué, de plus grand que la manigance. D'ailleurs manigance est du langage familier, et machination de tous les styles.XVIe s.• L'evesque leur baille en main le calice et la patene ; l'archidiacre, la burette avec l'eau, et telles manigances de leur fripperie, CALV. Inst. 1186.Bourg. mainigance. Diez le tire de manus, par l'intermédiaire de manica, manche, les faiseurs de tours se servant surtout de la manche. Mais il faut y voir simplement une dérivation de manus, main ; c'est le même suffixe que dans manége, manéger, manigance ou manégeance ; manigance est très voisin du verbe manigotter, jouer des mains, qui est dans les dictionnaires de Cotgrave et d'Oudin.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.