- mangerie
- (man-je-rie) s. f.1° Action de manger beaucoup.• Onc ne fut telle mangerie ; Jusqu'à la moindre hôtellerie, De mon monde tout regorgea, SCARR. Virg. III.• L'étoile de la mangerie s'est mise en ce pays malgré moi, je m'en suis plainte à vous ; car nous mangeons si sérieusement et si fort, comme du temps de nos pères, que l'on ne sent que l'ennui de la dépense, SÉV. 446.• On mangea à deux tables dans le même lieu ; il y a quatorze couverts à chaque table.... cela fait une assez grande mangerie, SÉV. 5 août 1671.2° Fig. Frais de chicane, exactions.• Il semblerait que, dans les pays où les tailles sont réelles, les taillables devraient être exempts des mangeries et des exactions qu'on voit ailleurs dans la levée des tailles, VAUBAN Dîmes, 43.• Lorsqu'il fallait parler à Desmarets pour quelque mangerie de financiers dans mes terres, je priais Mme de Saint-Simon d'y aller, SAINT-SIMON 337, 96.3° Action de se nuire les uns aux autres. Le monde n'est qu'une mangerie universelle des uns par les autres.XIIe s.• Li temples de luxure e de mangeries e de mescreanz estoit plains, Machab. II, 6.XVe s.• En ce mesme temps plusieurs choses se faisoient par les seigneurs, comme prinse de bleds.... et se faisoient plusieurs mengeries par les officiers particuliers, JUVÉNAL DES URSINS Charles VI, 1407.XVIe s.• De là s'ensuyvroit que la moitié des procez et des mangeries s'en iroit à vau l'eau, LANOUE 102.• Il depecha sa messe, laquelle il dit en chasseur, ayant le coeur à la mangerie, DESPER. Contes, LXXV.Manger.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIREMANGERIE. Ajoutez : - REM. Dans les vallées vaudoises on dit mangeance. Ne vivez pas pour la mangeance.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.