- magistrature
- (ma-ji-stra-tu-r') s. f.1° La dignité, la charge du magistrat qui rend la justice.• Vieilli dans la magistrature avec éclat, PATRU Plaid. 9, dans RICHELET.• On y vit tout l'esprit et les maximes d'un juge qui, attaché à la règle, ne porte pas dans le tribunal ses propres pensées, ni des adoucissements ou des rigueurs arbitraires, et qui veut que les lois gouvernent, et non pas les hommes ; telle est l'idée qu'il avait de la magistrature, BOSSUET le Tellier..• Qui est-ce qui s'est acquitté plus dignement de cette suprême magistrature [la charge de chancelier] que M. le Tellier ?, FLÉCH. le Tellier..• Rien de si court en robe que les Chauvelins, qui étaient des va-nu-pieds, sans magistrature, quand la fortune du chancelier le Tellier les débourba, SAINT-SIMON 417, 62.Les charges de magistrature s'achetaient sous l'ancienne monarchie.• La magistrature n'est que trop souvent un titre d'oisiveté qu'on n'achète que par honneur, et qu'on n'exerce que par bienséance, FLÉCH. Panég. St Louis..• Et je voulus après cette aventure Me retourner vers la magistrature, VOLT. le Pauvre diable..2° Le corps entier des magistrats.• Il était né dans le sein même de la magistrature, FLÉCH. le Tellier..• La magistrature est encore parmi nous l'ordre de la société où les moeurs sont les plus sévères, MARMONTEL Élém. hist. Oeuv. t. VII, p. 152, dans POUGENS.La magistrature assise, les juges ; la magistrature debout, le parquet, c'est-à-dire les procureurs et avocats généraux, les procureurs impériaux et leurs substituts.3° Le temps durant lequel un magistrat exerce ses fonctions. Cela est arrivé pendant sa magistrature.4° En général, toute haute dignité qui confère le gouvernement de l'État. À Rome, le consulat était une magistrature annuelle.• Médon, fils de Codrus, fut le premier qui exerça cette magistrature [d'archonte], et elle demeura longtemps dans sa famille, BOSSUET Hist. I, 5.• Dans toute magistrature, il faut compenser la grandeur de la puissance par la brièveté de la durée, MONTESQ. Esp. II, 3.• Les magistratures à vie s'exercent toujours avec une sorte de nonchalance peu favorable au bien public, CONDILLAC Ét. hist. II, 6.Magistrat. Le XVIe siècle disait magistrat pour magistrature, qui paraît s'être introduit au commencement du XVIIe.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.