- léguer
- (lé-ghé. La syllabe lé prend un accent grave, quand la syllabe qui suit est muette : je lègue, excepté au futur et au conditionnel : je léguerai, je léguerais. Je léguais, nous léguions, vous léguiez ; que je lègue, que nous léguions, que vous léguiez) v. a.1° Donner par testament ou par un autre acte de dernière volonté.• Quoi ! moi j'aurais légué sans aucune raison Quinze cents francs de rente à ce maître fripon !, REGNARD Légat. V, 7.• Elle [Ninon] me légua deux mille francs pour acheter des livres ; sa mort suivit de près ma visite et son testament, VOLT. Mél. litt. sur Mlle de l'Enclos..Absolument.• Telle est la manie de léguer à l'Église, qu'au Pérou tous les biens-fonds appartiennent au sacerdoce ou lui doivent des redevances, RAYNAL Hist. phil. VII, 31.2° Fig. Transmettre. Le dernier siècle a légué au nôtre plusieurs découvertes précieuses.• Je léguerai la France à ma race durable, LEMERC. Frédég. et Brun. I, 1.Charger, après soi, de faire une chose.• Je vous lègue à défendre et ma cause et ma gloire, D'AVRIGNY Jeanne d'Arc, V, 2.3° Se léguer, v. réfl. Être légué. Des haines héréditaires qui se lèguent de père en fils.Lat. legare, léguer. Legare est le dénominatif de legem, loi, et il s'est dit, pour les personnes, des nominations d'envoyés par une loi, et, pour les choses, des transmissions testamentaires, lesquelles originairement, en droit romain, avaient aussi lieu par une loi (testamentum calatis comitiis).
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.