- louvre
- (lou-vr') s. m.1° Ancien palais du souverain, à Paris. Philippe Auguste fit bâtir sur cet emplacement une tour qui porta le nom de tour du Louvre ; on y enferma souvent des prisonniers importants ; Charles V y mit sa bibliothèque connue sous le nom de librairie du Louvre. La partie qu'on nomme le vieux Louvre est due à François Ier et à Pierre Lescot, et fut terminée seulement sous Henri II. La galerie du Louvre, c'est-à-dire la galerie parallèle à a Seine, a été construite par Charles IX et Henri III. La colonnade du Louvre est l'oeuvre de Louis XIV et de Claude Perrault. Enfin la galerie du Louvre parallèle à la rue de Rivoli et complétant la communication du Louvre avec les Tuileries a été achevée par Napoléon III.• Le pauvre en sa cabane où le chaume le couvre Est sujet à ses lois [de la mort] ; Et la garde qui veille aux barrières du Louvre N'en défend pas nos rois, MALH. VI, 18.• Et fuyant des grandeurs la présence importune, Je ne vais point au Louvre adorer la fortune, BOILEAU Sat. II.• Le Louvre, après avoir été hors des murs pendant plus de six siècles, se trouva enfin dans Paris par l'enceinte commencée sous Charles V en 1367, et achevée sous Charles VI en 1383, SAINT-FOIX Ess. Paris, Oeuv. t. III, p. 185, dans POUGENS.Honneurs du Louvre, certaines distinctions attachées par le roi à quelque dignité et surtout à certaines familles très nobles. Des chiens dont le pavé se couvre Distinguez-nous à nos colliers ; On sent que les honneurs du Louvre Iraient mal à ces roturiers, BÉRANG., Requête p. les chiens de qualité.Louvre s'est dit d'une habitation royale en général, et surtout des châteaux des rois de France. Le Louvre de Fontainebleau.Fig.• Le prince [le lion] à ses sujets étalait sa puissance ; En son louvre il les invita ; Quel louvre ! un vrai charnier, dont l'odeur se porta D'abord au nez des gens, LA FONT. Fabl. VII, 7.• Mon appétit s'ouvre, Et mon oeil découvre Les portes d'un louvre En tourte arrondi, BÉRANG. Cocag..2° Musée du Louvre, galeries et salles du Louvre qui contiennent une riche collection de tableaux, de dessins, de statues, d'antiquités, etc. Étudier au Louvre.3° Par allusion au Louvre de Paris, maison superbe et magnifique.• Tout est pour eux [les amants] bon gîte et bon logis, Sans regarder si c'est Louvre ou cabane, LA FONT. Cuv..• Sa maison va être le Louvre des états [de Bretagne], SÉV. 73.Fig.• Sa cabane est son Louvre et son Fontainebleau, RACAN la Retraite..• J'ai mille courtisans [mes livres] rangés autour de moi ; Ma retraite est mon Louvre, et j'y commande en roi, DESTOUCHES Phil. mar. I, 1.• Bénis soient tes décrets, ô sagesse profonde, Qui me voulus heureux, et, prodigue envers moi, M'as fait dans mon asile et mon maître et mon roi ; Mon Louvre est sous le toit, sur ma tête il s'abaisse, De ses premiers regards l'orient le caresse, A. CHÉN. Élég. XXIV.XVIe s.• Il [Charles IX après la Saint-Barthélemy] tremble, il fait trembler par dix ou douze nuits Le coeur des assistants, quels qu'ils fussent, et puis Le jour effraye l'oeil, quand l'insensé decouvre Les corbeaux noircissant les pavillons du Louvre, D'AUB. Tragiques, les Fers..Bas-latin, lupara, lupera, nom du château, jadis hors Paris, qui est devenu le Louvre ; on n'en connaît ni l'origine ni la signification.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.