- longe
- longe 1.(lon-j') s. f.1° Corde, ou forte lanière de cuir plus ou moins longue, destinée à attacher les animaux à l'écurie, au poteau, ou à les guider dans les premières opérations du dressage. Mener un cheval par la longe. Ce cheval marche sur sa longe.Fig. et familièrement. Marcher sur sa longe, dans sa longe, s'embarrasser dans les mesures qu'on prend, dans les discours qu'on tient.2° Terme de manége. Corde d'une certaine étendue, placée à l'anneau du caveçon, et qui sert à tenir un cheval que l'on trotte sur les cercles. Trotter un cheval à la longe.Donner dans les longes, dans les cordes, se dit d'un cheval qui travaille entre les deux piliers.3° Lanière de cuir, tressée dans une partie de sa longueur, qui porte la mèche, dans les fouets de carrosse.4° Terme de fauconnerie. Petite lanière de cuir que l'on attache à la patte d'un oiseau de proie, quand il n'est pas assuré sur la perche.Tirer à la longe, se dit de l'oiseau qui vole pour venir auprès de celui qui le gouverne.XIIe s.• Sans faille, ce n'est pas mençonge, Bel-Acueil a trop longue longe, la Rose, 3588.XVe s.• Elle fist un enchantement tel qu'il fut advis au chevalier qu'il tensist [qu'il tînt] une couple de chiens par les longnes, Perceforest, t. III, f° 30.XVIe s.• Pour estendre leur longes [conquérir du païs], ils avoient à combatre la paucité et pauvreté, l'estonnement des chefs et des soldats, et plus encores celui des Rochelois, D'AUB. Hist. III, 37.• ... ce que la vigne ne feroit, si, la laissant vaguer à l'aise, on lui donnoit les longes à sa ruine, O. DE SERRES 172.• Nous louons.... un oyseau de son aile, non de ses longes et sonnettes, MONT. I, 324.Bas-latin, longia, lonza ; de longus, long.————————longe 2.(lon-j') s. f.1° Portion de la colonne vertébrale et des muscles qui s'y attachent en dessus chez le veau et les petits animaux de boucherie, et aussi chez le chevreuil, prise depuis l'arrière de l'épaule jusqu'à la queue.Particulièrement. Terme de boucherie. Longe de veau, partie du veau entre le cuisseau et les côtelettes de filet ; les rognons font partie de la longe, excepté une petite partie du côté du ventre.• Une longe de veau de rivière, blanche, délicate, et qui, sous les dents, est une vraie pâte d'amande, MOL. Bourg. gent. IV, 1.• Nous remplîmes un grand sac de longes de veau, de jambons, de langues de boeuf, LESAGE Guzm. d'Alf. II, 3.XIIe s.• Lors [il] le comance à escorchier, Le cuir li fant desus la coste, De la longe un lardé li oste, Chev. au lyon, V. 3452.XIIIe s.• Or s'il me fait venir en haste Chevriaus, connins lardés en paste, Ou de porc au moins une longe...., la Rose, 11956.• Li quens Renaus.... en France ert [était] venus Pour mangier el [autre chose] que car [chair] de logne, PH. MOUSKES 11298.• Et comme il se gisoit ilecques, la dite doleur [une douleur de tête] le prist el haterel [nuque], et li descendi en l'eschine et en la longe et en la cuisse et el genoil et en la jambe du senestre costé, Miracles St Loys, p. 134.XIVe s.• Les longes sont chars lacerteuses longitudinaus, et gisent jouste les deux costés des spondilles, H. DE MONDEVILLE f° 29, verso.• En la moitié de la poitrine de beuf, a quatre pieces, dont la premiere piece a nom le grumel ; en la longe a six pieces, Ménagier, II, 4.• Char de porc, la loigne en rost, Bibl. des ch. 5e série, t. I, p. 216.Wallon, logne ; esp. lonja ; du lat. fictif lumbea, dérivé de lumbus, les lombes.————————longe 3.(entrée créée par le supplément)(lon-j') s. f.Embarcation, à bord d'un navire.• Le second s'embarqua dans la longe avec quinze autres hommes de l'équipage..., Journ. offic. 9 avril 1872, p. 2450, 1re col..
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.