- locher
- (lo-ché) v. n.1° Branler, être près de tomber, en parlant d'un fer de cheval. Regardez au pied de ce cheval, j'entends un fer qui loche.Fig. Avoir toujours quelque fer qui loche, c'est-à-dire avoir souvent de petites incommodités, n'être pas d'une bonne santé.• Je ne dis pas cela, mais le monde est si faux, Une fille toujours a quelque fer qui loche, REGNARD le Bal, sc. 7.Fig. Il y a quelque fer qui loche, c'est-à-dire il y a quelque chose qui empêche cette affaire d'aller bien.2° V. a. Secouer les formes pour détacher les pains de sucre de leurs parois, sans les en tirer, ce qui se fait en frappant doucement le bord de la forme sur une espèce de bloc.3° En haute Normandie, locher un arbre, le secouer pour en faire tomber les fruits.XIIIe s.• Il leva sus en solevant, Le pié tent avant dont il cloche, Et la pel qui encor li loche, Et la jambe et le pié maumis Qui el braon [piége] fu entrepris, Ren. 7304.XVe s.• Fut affollé d'une jambe messire Mauroy de Saint Legier.... et en locha depuis toute sa vie, FENIN 1417.• Si tost que viellesse nous prand, Toujours avons un fer lochant, E. DESCH. Poésies mss. f° 252.• Il n'a [n'y a] rien en mon fait qui loche, E. DESCH. ib. f°237.XVIe s.Le moyen haut allemand lücke, branlant, d'après Diez. Scheler mentionne une autre étymologie : prenant le mot du Hainaut harlocher, ébranler fortement, il y voit l'allemand Haar, cheveu, et Locke, boucle de cheveux, de sorte que ce mot désignerait au propre le flottement des cheveux ; cette étymologie ne paraît pas admissible. Chevallet propose le bas-breton lusca ; gaél. luaisg, branler. De tout cela, c'est, vu la forme du mot, l'étymologie de Diez qui est la plus vraisemblable.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.