- librement
- (li-bre-man) adv.1° Avec liberté, avec franchise, sans gêne. J'en use librement avec vous.• Parlons librement, CORN. Agésil. I, 1.• Combien d'amitiés refroidies, combien de commerces rompus, combien de guerres déclarées, parce qu'on nous a dit librement une vérité !, BOURDAL. 4e dim. après Pâq. Dominic. t. II, p. 145.• Tout autre qui m'aurait parlé aussi librement que vous, FÉN. Tél. X..• Sifflez-moi librement, je vous le rends, mes frères, VOLT. Ép. au roi de Danemark..Sans se contraindre.• Il n'y a plus autour de nous personne de suspect, et nous pouvons parler librement, MOL. Avare, IV, 1.2° Avec liberté, sans contrainte, sans oppression. Un député librement élu.• Tout ce qui intéressait la république fut mûrement discuté dans les assemblées générales, et librement approuvé, librement censuré par des écrits publics, RAYNAL Hist. phil. V, 7.3° Sans obstacle.• Suivis d'un gros d'amis nous passons librement Au travers du palais à son appartement, CORN. Héracl. V, 7.• Le vif-argent du tuyau tombe librement, parce que rien ne le soutient et ne s'oppose à sa chute, PASC. Pesant. de l'air, VI.• J'exerçais librement ma force et mon adresse, DUCIS Macb. V, 2.4° Sans obstacle apporté à la liberté individuelle.• Lagrange fut arrêté et envoyé aux îles Sainte-Marguerite, d'où il sortit pendant la régence même, et se montra librement dans Paris, DUCLOS Mém. rég. Oeuv. t. V, p. 385, dans POUGENS.5° Spontanément, avec pleine volonté.• Ceux qui... aiment parfaitement et librement ce qu'ils sont obligés d'aimer nécessairement, PASC. Prière pour le bon usage, etc..• Il me semble que toutes les causes secondes sont autant de mains qui exécutent les volontés de Dieu ; nous ne laissons pas d'agir librement ; nous voulons faire ce que nous faisons, SÉV. t. X, p. 544, éd. RÉGNIER..• Je [Charles Quint] passais librement en France sur votre parole ; vous [François 1er] n'étiez pas venu librement en Espagne sur la mienne, FÉN. Dial. des morts mod..6° Avec hardiesse, en libre penseur. Cet écrivain parle trop librement.• Il est impossible qu'un homme de lettres qui a pensé librement, et qui passe pour être heureux, ne soit pas persécuté en France, VOLT. Lett. d'Argental, 31 janv. 1751.7° D'une manière contraire à la décence. Parler librement.XVIe s.• Gouster les plaisirs de la paix et de la seureté de pouvoir librement aller veoir ses hostes et amis estranges, AMYOT Nicias, 18.• Vostre amour peult plus en moy que tout le labeur que je saurois prendre à me rendre capable du bien que librement vous me donnez sans nulle deserte, sinon de la pareille affection de la quelle je le reçoy, MARGUER. Lett. CXXXVII.Libre, et le suffixe ment ; ital. liberamente.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.