- lendore
- (lan-do-r') s. m. et f.Personne lente et paresseuse qui semble toujours assoupie.• Le voilà enfin à Paris [le jeune Grignan] ; il est vrai qu'il a été un peu lendore sur son départ de cette garnison, SÉV. 1er fév. 1690.• J'en dis un mot [d'un mariage] en badinant à Mlle de Blois, et elle me répondit d'une façon qui me surprit, avec son ton de lendore : je ne me soucie pas qu'il m'aime, je me soucie qu'il m'épouse, CAYLUS Souvenirs, p. 241, dans POUGENS.XVIe s.• Les oultragearent grandement, les appelans.... landores, malauctruz...., RAB. Garg. I, 25.• Il y a force grands [hommes de grande taille] qui sont grands landores, tant mal bastis et adroits que c'est pitié, BRANT. Cap. franç. t. II, p. 401.Berry, lendord, endormi, sans énergie ; wall. landrôie, paresseuse, souillon ; norm. lendorer, faire le lendore ; landreux, dans le dict. d'Oudin ; champen. lendras, endormi, paresseux, lander, landiner, fainéanter ; bas-bret. landar, paresseux, landrea, être paresseux. D'après Diez, lendore ne tient qu'en apparence à l'endormi ; ce que montrent les diverses formes ; il le rattache au flamand lenteren, être lent, nonchalant. Cette étymologie n'est pas bien assurée ; car pourquoi le d et non le t ? Il est vrai que ceux qui disent lendore comprennent l'endort, de endormir ; mais, si telle était l'étymologie, comment, au XVIe siècle (on n'a pas d'exemple plus ancien), a-t-on écrit par un e final lendore ?
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.