- largesse
- (lar-jè-s') s. f.Distribution d'argent ou d'autre chose.• Redoute un ennemi qui te fait des largesses, DU RYER Scévole, II, 3.• Un lourdaud libéral auprès d'une maîtresse Semble donner l'aumône alors qu'il fait largesse, CORN. le Ment. I, 1.• Cet excès de largesse ou de profusion, MAIRET Soliman, II, 2.• Pour profiter de sa largesse [du follet qui accordait trois souhaits], Ils demandèrent la sagesse ; C'est un trésor qui n'embarrasse point, LA FONT. Fabl. VII, 6.• Quoiqu'il [le mauvais riche] ait fait largesse en mourant des biens qu'il ne pouvait plus retenir, le ciel est de fer à ses prières, et il n'y a plus pour lui de miséricorde, BOSSUET Serm. Impénit. finale, 3.• J'apprends que dans le temple où le plus saint des rois Consacra tout le fruit de ses pieux exploits, Et signala pour moi sa pompeuse largesse...., BOILEAU Lutr. VI.• De Claude en même temps épuisant les richesses, Ma main sous votre nom répandait ses largesses, RAC. Brit. IV, 2.• Les largesses de la main droite doivent être secrètes pour la main gauche, DIDER. Claude et Néron, I, 101.Faire ses largesses, se dit quand on donne quelque petite somme aux gens d'une maison où on a reçu l'hospitalité, aux garçons d'un hôtel.Pièces de largesse, pièces d'or et d'argent que les hérauts jetaient parmi le peuple, au sacre des rois et aux autres cérémonies.On dit aussi en ce sens largesse.• Largesse, ô chevaliers ! largesse aux suivants d'armes !, V. HUGO Odes, IV, 12.XIIIe s.• Largesse est le mileu entre avarice et prodigalité, BRUN. LATINI Trésor, p. 272.• Bonne est larguece et cortoisie, Car à maint homme ont fait aïe [aide], Bl. et Jehan, V. 3812.• Comment on maintenroit le [la] larguece [largeur] des voies et des quemins, BEAUMANOIR XXV, 1.XVe s.• Le plus noble et le plus gentil roi en largesse qui regnast en ce temps, le gentil roi Charles de Behaigne, FROISS. I, I, 27.• Et aultre fois il retendroient Leurs grands largheces et leurs dons, FROISS. Buisson de jonesse..XVIe s.• D'honneurs et dons te feront grands largesses, MAROT IV, 288.• L'immoderée largesse est un moyen foible à leur acquerir bienveillance [aux princes] ; car elle rebute plus de gents qu'elle n'en practique, MONT. IV, 9.Provenç. largueza, larguesa, largessa, largeur et largesse ; catal. mod. llarguesa ; espagn. largueza ; ital. larghezza ; du lat. largitia, que M. L. Quicherat a trouvé dans Nonius sous la forme altérée largatia, et qui vient de largus, large. On disait aussi largeté.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.